En décembre 1989, lorsque l'on m'a transféré au pénitencier fédéral de Marion, dans l'Illinois, les troupes américaines étaient en train d'envahir le Panama. Au milieu de la destruction générale, des fosses communes et des mensonges des politiciens et des chefs militaires, l'impressionnante puissance de feu américaine s'étalait pour imposer ses volontés à une autre nation d'Amérique centrale. Elle a utilisé tout un un arsenal d'armes terrestres, navales et aériennes, outre les habituels M-16, pour tuer tout ce qui se tenait dans sa ligne de mire. Qu'il soit technologiquement avancé ou aussi simple qu'une grenade, ce matériel de guerre est fabriqué aux USA, et en partie par des prisonniers fédéraux.
Avec la montée du capitalisme industriel aux XVIII et XIX siècles, les capitalistes comprennent que le système traverse des cycles de prospérité et de marasme, suivant la surproduction. Par conséquent les esclaves oisifs représentent une saignée sur les finances du propriétaire parce qu'il faut toujours les nourrir et les loger, qu'ils travaillent ou non. En revanche, un esclave "libre" peut-être employé à un bas salaire, puis licencié lorsqu'il ne génère pas de profits pour son employeur, l'esclave rémunéré étant libre de mourir de faim, libre d'être à la rue, sans conséquence pour le propriétaire.
On aurait tort de croire que le Treizième Amendement a proscrit ou aboli l'esclavage aux Etats-Unis après la guerre de Sécession. Selon le Treizième Amendement : " Il n'existera sur le territoire des Etats-Unis ou autre lieu soumis à leur juridiction ni esclavage ni servitude involontaire, sauf pour punir un crime, dont un individu aura été dûment reconnu coupable". Le Treizième amendement n'a pas aboli l'esclavage, il l'a limité à ceux qui sont reconnus coupables d'un crime.