AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de gill


Les vagues, partout, vont, viennent et grignotent dans le noir, les roches glissent entre deux eaux à la recherche de quelque étrave, des écueils aspirent les vaisseaux imprudents - n'entendez vous pas, dans les bourrasques qui vous giflent et vous griffent, l'appel des noyés ? Là, tout près de vous, sous cette coquille de noix qui vous protège, les algues déjà enveloppent leur proie, les emprisonnent et serrent.
Des cadavres bleuis, sans plus d'yeux ni de bouche, flottent, dérivent et roulent vers l'infini amer où des monstres affreux, rongés de nostalgie, les capturent et les sucent, avec des rôts obscènes.
Et les marins savent bien que des lumières, parfois, glissent des profondeurs : quel être formidable, sous la coque des bateaux, cherche ainsi sa voie - ou sa proie ? A moins qu'il n'appelle, depuis tout ce temps au secours...
Noyés crieurs, Korrigans dansant sur la lande les nuits de grands naufrages, naufragés agrippés aux récifs, bouche d'ombre ouverte, silencieuse, au creux des vagues bleues - depuis l'aube des temps un murmure effaré court le long des rivages, qui tente de nous dire l'épouvante de la mer : Si Dieu créa la terre, le Diable et le Diable seul a pu imaginer la mer.
Mais le Diable, vraiment ? Dans ses replis et ses tumultes, la mer recèle plus de splendeurs, pourtant, plus de trésors qu'aucun poète, jamais, n'en osa rêver...
(extrait de la préface intitulée "Imaginer la mer" et signée par Michel Le bris)
Commenter  J’apprécie          160





Ont apprécié cette citation (5)voir plus




{* *}