Daniel Keene

Relecture de ce petit livre sympathique qui a ouvert une longue série. Ce premier est bien diversifié, pas encore trop colonisé par les auteurs "incontournables". La question du théâtre court pour la jeunesse est intéressante et questionnante. Entre les textes sans fin Dominio, les extraits de Levey ou des scènes dialoguées qui pourraient être suivies ou précédées ou pas, on se cherche... Les plus réussies sont pour moi de Dominique Paquet, Lise Martin et le duo Lipchitz/Chanfrau. "La fin du loup" est vraiment très sympa. Elle offre une véritable forme de théâtre récit pour enfant avec une évolution du personnage, des scènes cocasses, des dialogues truculents et un message de fond. Le denier texte de Roland Shön est captivant, tant sur le fond que sur la forme. Cette tirade contée d'un explorateur dévoilant (ou pas) des trésors improbables est très intéressant. Le texte tient-il seul ou tout tient dans son art marionnettique ? Nous n'avons pas quatre heures, mais le temps passé à relire cet ouvrage n'était pas perdu.

Voilà une très belle pièce que je recommande aux adultes mais aussi et avant tout à nos jeunes, à nos ados. Ces treize scènes débordent d'amour au sens amour entre adulte et un jeune, un père et un fils. L'amour s'installe, fait sa place en douceur, presque naturellement. Les mots , les répliques sont drôles, saisissantes, justes, savoureuses. Ce n'est pas un livre moraliste mais on ne peut s'empêcher d'en tirer une : les jeunes attendent beaucoup des adultes et ont besoin d'être aimés, compris, épaulés.

Mon message lorsque je referme une telle pièce est toujours le même : Messieurs et Mesdames de l'éducation ; Molère c'est bien, c'est très bien ; Shakespeare, peut-être encore plus et lire des classiques est indispensable mais, s'ilvous plaît n'oubliez pas le théâtre de notre siècle ; le théâtre de création regorge de merveilles. Peut-être nos jeunes vous réserveront-ils de bonnes surprises.

Vu au théâtre avec les élèves, travaillé sur la pièce en 6ème. Vite lu, vite compris et permet des débats intéressants en classe.

Très sympa !

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Depuis dix ans, Séverine Magois traduit fidèlement pour les Éditions Théâtrales l'oeuvre de Daniel Keene, dramaturge et metteur en scène australien de premier plan, dont le public français a su apprécier le regard très humain porté sur les tragédies de nos existences modernes. Keene, qui inspire nos metteurs en scène, a été artiste en résidence au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers en 2004 et écrit souvent à la demande de compagnies françaises.

L'Apprenti, sa première pièce longue destinée au jeune public, explore un thème récurrent de son théâtre, les relations entre père et fils, dans un registre nouveau, plus proche du conte que de la tragédie. Julien douze ans a du mal à s'entendre avec son père, qui possède certes deux paires de lunettes, une pour voir de près, une pour voir de loin, mais ne « voit rien de rien ». De sa fenêtre, le jeune garçon observe les clients du café d'en face, à la recherche d'un autre père, plus disponible. Ce sera Pascal, un homme solitaire, sans famille, que Julien se choisira et qui devra apprendre le rôle de père.

Treize scènes, une par mois, durant un an. Deux personnages agaçants et attachants qui « vivent d'instant en instant devant nos yeux ». Un plateau de théâtre vide, où lumières et bruitages suggèrent seuls le passage des saisons et les lieux - marché, parc, cinéma, grilles du collège, etc. - où se retrouvent Pascal et Julien, comme n'importe quel père et son fils. Au fil des rencontres, ces deux-là apprennent à se connaître, se regarder, se parler, se disputent aussi, et en viennent même à se ressembler. « Je veux que mes personnages hissent leur âme à la surface de leur peau », dit Keene, dont le théâtre s'attaque toujours « au coeur du tumulte », là où l'on passe du rire aux larmes, où le silence existe et où les mots ont la force du poème. ? Charlotte Plat

Notre compagnie a monté cette pièce de Daniel Keene, traduite par Séverine Magois.

Et pour répondre à la critique de Pachy, les collégiens de Charente vont pouvoir profiter de cette oeuvre, puisque L'Apprenti mis en scène par Alain Chaniot a été retenu pour une tournée avec des représentations scolaires et tout public.

Les prochaines dates tout public sont les suivantes :

le 13 février 2012 à Canéjan (33), salle Simone Signoret à 20h30; le 3 avril à 20h30 à La Canopée à Ruffec (16), le 11 avril 2012 à la scène nationale d'Angoulême à 20h30 et enfin le 10 mai 2012 à l'Avant Scène à Cognac.

Cordialement.