Concert de ah
Je vis discrètement à la marge de l’univers dilaté
en réinventant ses derniers instants et les premiers,
l’âme cherche désespérément une planète à coloniser,
mais se rend compte qu’il n’y a plus de places libres ―
chaque planète a ses propres écœurements,
chaque Histoire a ses parasites,
chaque instant est un agenouillement de plus
devant le cyclope au rêve plâtré,
les sirènes sont pétrifiées
annonçant la grève de l’air de la parole abandonnée,
ma vie assiste à un concert de ah
avec des gens qui sifflent dans toutes les directions
enthousiasmés par leurs propres respirations.