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Citation de colimasson


Chaque organe émet une subtile note musicale et l’ensemble des organes fait du corps une harmonie d’où émane un son de base directeur de tous les autres. Qu’un organe soit dévoré ou blessé et son souffle sonore vient à être immédiatement faussé, la mélodie du corps qui la contient devient discordante. Le Frère qui vit seul dans la montagne m’a enseigné chaque jour à fermer les portes de mon corps et à ouvrir l’oreille de mon cœur pour percevoir le chant de base de tout organisme. Il me faut pour cela déployer ma main gauche à une coudée au-dessus de l’être allongé, au niveau du creux de son estomac, c’est-à-dire à l’emplacement de la quatrième roue de lumière. Si la paix règne en mon âme, un petit son persistant vient à déchirer mon silence intérieur, c’est le son qui se trouve à la base de la pyramide de vie de cet être. Il devient alors nécessaire de balayer de ma main la totalité du corps allongé, mais, cette fois, à un simple empan de celui-ci [environ 20 cm], sans que le contact sonore soit une seule fois rompu. Si une partie du corps souffre, la petite note qui parle à mon cœur se modifiera immédiatement dès que ma main survolera l’organe malade. L’exercice est à la fois simple et ardu, Simon. Il faut expulser de soi l’apriori des impressions, le jugement et ce que le Frère appelait la raison raisonnante qui développe une logique illusoire.
C’est uniquement à partir de cet instant que les soins peuvent être apportés. Du fond de moi-même, je dois émettre une note musicale, celle exacte que mon cœur perçoit. Ainsi, tout mon être vibrera de la vie du corps souffrant et mon chant, bien que monotone, sera un baume pour l’organe dont le cri a été faussé. Les yeux de mon âme verront les rayons de lumière s’échapper du creux de ma main gauche afin de réharmoniser ce qui doit l’être. Enfin, une grande fatigue m’envahit mais uniquement si mon amour et ma volonté ont su briser toute barrière. Bien souvent, Simon, au bout de deux ou trois soins, la guérison s’installe.
Combien d’êtres ignorent encore qu’ils sont une note sur le grand clavier du Père ! Combien savent qu’ils forment à eux tous un chant perpétuel, un chant d’où il leur faut extraire les accents de haine, et, pire, d’indifférence ?
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