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Citation de aliciapajaro


1
(Page 44-46)

[…] Ils longèrent à nouveau la coque. Rien de particulier. Les palans pendaient sous les bossoirs débordés à tribord, attendant le retour d’une annexe. Une échelle de corde à barreaux de bois sombre descendait dans l’eau, juste à côté. Une véritable invitation à embarquer.
La tentation était forte. La main d’Alex retint Laura qui avait saisi l’escalette dans l’évidente intention de grimper sur le bateau. Leurs yeux s’affrontèrent un court instant, puis la jeune fille se tourna vers le navire et cria de toute sa voix.
–– Ohé, Vanillia, y a-t-il quelqu’un à bord ? Peut-on vous rendre visite ?
Le minimum de politesse avant de s’inviter.
Elle répéta son appel en anglais, puis en espagnol. Aucune réponse, aucun mouvement.

Elle se hissa de trois échelons, accrocha ses bras au-dessus du pavois et interrogea à nouveau le voilier vide. Pas davantage de réaction. Alors, sans attendre ni consulter le garçon, elle prit souplement pied sur le pont. Alex hésita une seconde. Une inquiétude diffuse. Puis il grimpa à son tour.

Au sol, les lattes de bois couraient, propres comme si une armée de matelots les avait récemment passées au sable fin. Les vernis semblaient neufs. Les cordages parfaitement lovés et prêts à être utilisés.
Une grande barre à roue de chêne sculpté dominait la poupe, derrière un compas à demi masqué par un capot de cuivre poli. Navigation à l’ancienne. Aucun répétiteur d’équipement électronique ou cadran électrique n’était visible à proximité du poste du timonier.
Les deux explorateurs se dirigeaient à pas de loup vers l’avant quand un premier frémissement, une longue vibration, parcourut le navire. La surprise les immobilisa un instant. Alex, tout à coup paniqué, saisit vivement le poignet de son amie et l’entraîna vers le pavois. Elle ne se fit pas prier pour le suivre. Le voilier blanc frissonna une deuxième fois et, sans échanger un mot ni se lâcher la main, les deux jeunes plongèrent par-dessus bord. […]


2
(Page 102)

[…] Le premier dimanche de janvier de cette année 1898, nous n’avions pas eu de chance. Un de nos équipiers était passé par-dessus bord au premier virement. Nous avions perdu de précieuses minutes à le récupérer et la coupe nous avait échappé.
Lorsque je sautai sur le quai au milieu des proches qui venaient féliciter les vainqueurs ou consoler les autres, je me trouvai arrêté par un adolescent qui me dévisageait depuis notre arrivée.
À vrai dire, je mis un moment à me rendre compte qu’il s’agissait, en fait, d’une jeune fille habillée en garçon. Et c’est seulement sa voix douce et musicale qui m’en donna la certitude.
« Théodore Winslow, pourriez-vous m’accorder un instant, j’aurais plaisir à vous parler ? » me demanda-t-elle en se découvrant.
Les mèches de ses longs cheveux bruns, jusque-là dissimulées sous son chapeau, retombèrent sur ses épaules, venant encadrer un magnifique sourire.
« Je m’appelle Clara », se présenta-elle. Et elle me tendit sa main.
[…]
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