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Citation de titimeccano


Je raccrochais sans composer son numéro, en m'accusant de m'être offert une petite représentation de deuil fraternel.
Seize mois plus tard il me manquait encore quotidiennement. Mais il s'invitait souvent. Avec tact, je dois dire.
Il s'installait discrètement en moi. Mon cœur n'accusait plus le coup. Les larmes ne me venaient plus. Mon frère débarquait à brûle-pourpoint et mon chagrin avait cessé de le rejeter. L'émotion se faisait accueillante. Je l'acceptais en l'état. Je constatais sa présence parce qu'une bagnole me doublait à toute allure sur l'autoroute du Sud. Cette flamme qui me frôle, ce point rouge si vite à l'horizon, l'écho tenace de l'échappement, je viens d'être doublé par l'exact contraire de mon frère. C'est à cet instant précis que m'est venu le désir de relire le Bartleby de Melville, de le monter au théâtre et de le jouer. Un de mes regrets - mais bien sûr ça ne veut rien dire - c'est que Bernard n'ait pas vu le spectacle.
Bartleby... En voilà un qui n'ajoutait pas à l'en-
tropie.
C'est ce qu'il m'aurait dit, à coup sûr.
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