À l'occasion de la 19ème édition du salon "Lire en Poche" à Gradignan, Daniel Pennac vous présente son ouvrage "Le cas Malaussène Vol.2 : Terminus Malaussène" aux éditions Gallimard.
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Note de musique : © mollat
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Les droits imprescriptibles du lecteur:
1. Le droit de ne pas lire.
2. Le droit de sauter des pages.
3. Le droit de ne pas finir un livre.
4. Le droit de relire.
5. Le droit de lire n'importe quoi.
6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible).
7. Le droit de lire n'importe où
8. Le droit de grappiller.
9. Le droit de lire à haute voix.
10. Le droit de nous taire.
Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilatent le temps de vivre.
L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres parce qu'il se sait mortel. Il habite en bande parce qu'il est grégaire, mais il lit parce qu'il se sait seul.
Le temps de lire est toujours du temps volé. (Tout comme le temps d'écrire, d'ailleurs, ou le temps d'aimer.)
Volé à quoi?
Disons, au devoir de vivre.
C'est sans doute la raison pour laquelle le métro - symbole rassis dudit devoir - se trouve être la plus grande bibliothèque du monde.
Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre.
Si l'on devait envisager l'amour du point de vue de notre emploi du temps, qui s'y risquerait? Qui a le temps d'être amoureux? A-t-on jamais vu, pourtant, un amoureux ne pas prendre le temps d'aimer?
je n'ai jamais eu le temps de lire, mais rien, jamais, n'a pu m'empêcher de finir un roman que j'aimais.

Un après midi de l'année du bac (une des années du bac) mon père me donnant un cours de trigonométrie dans la pièce qui nous servait de bibliothèque, notre chien se coucha en douce sur le lit, derriere nous. Repéré, il fut sèchement viré :
- Dehors, le chien, dans ton fauteuil !
Cinq minutes plus tard, le chien était de nouveau sur le lit. Il avait juste pris soin d'aller chercher la vieille couverture qui protégeait son fauteuil et de se coucher sur elle. Admiration générale, bien sûr, et justifiée : qu'un animal pût associer une interdiction à l'idée abstraite de propreté et en tirer la conclusion qu'il fallait faire son lit pour jouir de la compagnie des maitres, chapeau, evidemment, un authentique raisonnement ! Ce fut un sujet de conversation familiale qui traversa les âges. Personnellement, j'en tirai l'enseignement que même le chien de la maison pigeait plus vite que moi. Je crois bien lui avoir murmuré à l'oreille :
- Demain, c'est toi qui va au bahut, lèche-cul
- C'est vrai, oncle Stojil, j'ai vu une fée, elle a transformé un mec en fleur.
- Ça vaut mieux que le contraire, répond Stojil sans quitter l'échiquier des yeux.
- Pourquoi ?
- Parce que le jour où les fées transformeront les fleurs en mecs, les campagnes ne seront plus fréquentables.
Ce qui rassure le plus l'inculte c'est le dogme. C'est pour ça qu'ils n'aiment pas l'humour, car l'humour créé la distance.
Les mots, comme les armes, partent parfois tout seuls.
...rien ne se passe comme prévu, c'est la seule chose que nous apprend le futur en devenant du passé. (p.55)
La vertu paradoxale de la lecture est de nous abstraire du monde pour lui trouver un sens.
(" Comme un roman")