Lassay-sur-Croisne, près de Romorantin, les villageois
conservent jalousement le souvenir d’une mystérieuse et
fascinante histoire vieille de cinq siècles, qu’ils sont les seuls à
connaître. C’est celle de la « toise d’argent » du seigneur du
Moulin, gentilhomme, chevalier et homme de bien, vassal du
duc d’Angoulême, qui sauva la vie au roi Charles VIII lors de la
bataille de Fornoue.
Philippe du Moulin cacha entre son château et une ferme
voisine, dite la « Moutonnerie », un coffre carré d’une toise
d’argent. Pour ce, il s’était assuré les services d’un maçon
auquel il avait préalablement bandé les yeux. Or celui-ci
reconnut le lieu de la cachette et le gentilhomme, s’en étant
rendu compte, le tua sur-le-champ dans un accès de colère, d’un
coup d’épée. Mais, rongé par les remords, il s’en fut jusqu’à
Rome implorer le pardon du pape. Le Saint- Père se laissa
fléchir et l’accorda, mais à la condition expresse que le pénitent
construisît sept chapelles pour expier sa faute. Le repentir de
Philippe du Moulin était réel : il eut le temps d’en construire six
avant que la mort ne le surprît, mais sans révéler le secret de son
trésor.
Telle est l’histoire colportée à Lassay et transmise de génération
en génération.
Car, il convient de le souligner encore et encore, le message de Fàtima est conditionnel.... Avec la prière et la pénitence tout peut être évité. Or, qu'est-ce que la prière, sinon un acte de foi et d'espérance ? Et qu'est-ce que la pénitence, sinon une prise de conscience de ses fautes et de ses erreurs, le regret de celles-ci et la volonté de les réparer...