AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.75/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Vesoul , 1939
Mort(e) : 1999
Biographie :

Né en 1939 à Vesoul Daniel Slimak avait découvert très tôt la poésie et la littérature, puisqu'il obtint en 1954, c'est-à-dire à quinze ans, le prix Paul Valery... Cette précocité lui avait valu l'attention bienveillante de François Mauriac, avec lequel il entretint longtemps une correspondance chaleureuse.
Instituteur, il avait publié plusieurs recueils de poésie, des romans et des albums et CD, car il était aussi auteur-compositeur. L'orange éclatée aura été sa dernière oeuvre que son décès prématuré, en 1999, l'aura hélas empêché de voir publiée.




Source : HB Editions
Ajouter des informations
Bibliographie de Daniel Slimak   (2)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Sioniste?pas du tout! Simple juive enthousiasmée de vivre en femme israélite, petillante d'intelligence et de naïveté. Voilà ma mère, un amour de vraie maman!Sans doute imaginait-elle l'étoile de David comme le centre d'une galaxie autour duquel tournoyaient des étoiles reliées les unes aux autres par la lumière ,les âmes vigilantes de la diaspora .Elle était sincère.Elle aurait tant voulu me faire partager cette foi. Elle s'appliquait de tout son coeur au partage de sa connaissance .Mais elle n'était pas Yahvė et je n'ė tais pas Moïse.
《 Le bien de ce côté et le mal de l'autre côté 》 disait-elle avec un sourire d'évidence. Je m'ėtonnais. Je me fermais à ce discours.Un état Juif ou un autre état est toujours un état. Je préférais ma liberté .Je dėsirais inventer ,souffrir,prendre des coups sans les rendre,ne m'autoriser aucun crime sous aucun prétexte. Je voulais créer ,me rebeller,me recréer encore et toujours payer le prix,vivre juif,être ,parmi les gentils,l'étoile jaune de l'un des bergers inconnus de la diaspora.
Commenter  J’apprécie          50
Sous la surveillance de quatre mitraillettes incorruptibles trottinait à leur suite ,en désordre,un petit groupe de civils ,les uns portant des enfants et d'autres les tenant par la main,tandis qu'à leurs côtés, des silhouettes discrètes étaient chargées d'un ballot ou d'une valise en carton éventrée.
Le visage amaigri et livide,les yeux rougis par l'angoisse des repos sans sommeil, ils semblaient étonnés ,effarės, terrorisés par la vision de leur avenir entre nuit et brouillard : leur exil ,ce cheminement cahotant de trains de marchandises en wagons à bestiaux qui les conduiraient jusqu'à la place d'un camp balayé par la lueur des projecteurs et le vent glacial d'une aube d'hiver.Ils marchaient en silence,comme écrasés deja par l'ombre des miradors.
Commenter  J’apprécie          40
Par amour pour toi et pour que vive toujours en moi celui que je te porte je ferai de ma vie un livre dont J'aurai chaque jour à inventer la page nouvelle,un livre qui n'aura pas la valeur immuable des tables de la Loi un livre hésitant, plein d'annotations, de ratures,d'affirmations aussitôt contredites de paradoxes, de métaphores sans cesse ciselées, de mots éparpillés dans les ruines d'un temple hier encore debout,un livre écrit d'une main toujours plus fragile,un livre d'amour simple et profond,sincère, un livre auquel je ne saurai jamais sans doute, ni pourquoi ,ni comment, mettre le point final.....
Commenter  J’apprécie          30
Elle avait tiré le rideau de la fenêtre comme elle avait l'habitude de le faire dès qu'elle sentait venir la tombée du jour.Elle approchait une chaise,s'asseyait et tapotait sur ses genoux pour me signifier que je pouvais y prendre place.
Commenter  J’apprécie          30
《C'est encore à Wasserburg, alors que nous étions en vacances en famille,qu'il a été arrêté. Ils ont débarqué un beau matin,accompagnés de leur dogues baveux,prėcėdės de leurs éclats de rire,de leurs rots puants la bière et de leurs jurons de "schnapseurs ",pleins comme des outres. Des porcs tout aurėolés de sang,maculės de la pourriture et de la merde hitlėriennes, voilà ceux qui ont traînė ton père sous nos yeux jusque dans la rue!Ils l'ont déshabillé ,ils ont piėtinė jusqu'à la rendre poussière la chère petite valise qu'il m'avait demandé de lui préparer, avec ses objets quotidiens ,les photos de nos enfants,celle de son grand-amour. Et ils s'amusaient à le cingler d'une cravache en hurlant:"Jude, à genoux...on est ici pour museler ta grande gueule et tu dois crever!"
Le père ne disait rien.Il s'agenouillait lentement sous les quolibets et la violence des coups de crosse.Il relevait la tête pour nous regarder,nous qui étions rassemblés pour l'accompagner jusqu'au bout.Ils l'ont relevé. L'officier donna ses ordres.Notre cher Élie fut conduit jusqu'au camion sous la vomissure alcoolisée des suppôts du Fou ,ces aliénés braillant la haine antisémite et dėgueulant la louange de leur Führer. 》
Je te suis dans ton bouleversant cheminement de souffrance. Tu m'ouvres les portes de ton cœur sans lyrisme d'aucune sorte.Tu ne pleures pas.Oh non!Mais à l'instant où tu me regardes,je vois des larmes sur tes joues.Tu ajoutes simplement en hochant la tête :《 Le jour où ils ont emmenés Élie, j'étais en promesse de la naissance de ton frère. Toi ,toi,je te tenais dans mes bras.》
Commenter  J’apprécie          10
L'orange?Je n'y avais pas songé. J'ouvre la valise pour en extraire le fruit doré. Je sentais dans ma main cette mappemonde illisible,je la roulais entre mes paumes. J'enfonçai mon ongle pour l'ėplucher, la dėpecer, la peler.
Alors ,je me ravisai.La haine et la colère s'emparèrent de moi.Je me prėcipitai sur le quai en courant.La neige glacée se mêlait à mes larmes brûlantes. Un train passa en hurlant.Je m'arrêtai devant un hangar.Je criai très fort dans la nuit :《 merde et merde et merde!》
L'orange éclata sur le mur et rebondit dans le caniveau.Je la suivis ,hėbėtė et sanglotant,au fil du ruisseau noir ,avec les mégots ,les morceaux d'affiches lacėrėes, les vieux débris d'emballage.
J'aurai voulu la retenir,la soigner,la cajoler, boire encore à sa forme arrondie. Mais elle était vidée de toute sa substance,emportant avec elle son secret d'ange venu au monde sans amour.《 Allez,allez,encore un petit effort.....voilà ,c'est fini....》
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Daniel Slimak (3)Voir plus

Quiz Voir plus

les 16 métamorphoses d'Ovide

Dans le récits n°1 qui est Prométhée ?

un dieux
un titan
un homme
un pays

5 questions
208 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}