En temps de peste, les cimetières sont saturés, les fossoyeurs meurent parmi les premiers et chacun est conscient du risque de la contagion. Il faut faire appel, à un prix d'or, à une main-d'oeuvre non spécialisée : en Provence ce sont "de solides campagnards, pauvres et misérables, de fort tempérament", descendus des montagnes et qui, "moyennant une grosse rémunération", sans doute en guise de prime de risque, font office de fossoyeurs : on les appelle "gavots". À Montpellier, les condamnés à mort sont commis à ce travail. Partout, les laïcs qui acceptent de se charger de cette tâche au risque de leur vie sont grassement payés.
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