AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Danièle Vallée (47)


C’est la prof de littérature française qui me l’a soufflé à l’oreille droite. Je l’ai bien entendue. J’écris bien, j’ai beaucoup d’imagination et une diction impeccable. D’ailleurs, ce sont les seuls trois talents qui m’ont été légués. Ce serait péché de les enfouir. Écrivaine, je serai. Romain sera si fier de moi. Il aime me lire. Mon monde imaginaire l’entraîne dans des ailleurs fascinants. C’est lui qui me l’a dit, en badinant. Farceur. Sa vérité passe par ses blagues parce qu’il refuse de s’apitoyer sur son sort.
Commenter  J’apprécie          10
Justice a été rendue. C’est tout ce que tu trouves à dire. Justice qui efface toutes les traces. Toi, le surprotégé de l’Église catholique. Toi l’éternel irréprochable devant Dieu et les hommes. Ce que tu me fais à moi, c’est aussi un viol. Un viol lent, sournois. Que caches-tu sous ta robe noire, derrière la seizième boutonnière ? Le seizième bouton va-t-il sauter ? Que fais-tu quand le désir te tord le bas-ventre ?
Commenter  J’apprécie          10
Je ne ris pas pour rien. Je ris pour lui. Pour Romain Dutil. Pour qu’il sache que la vie, c’est drôle, sans carcan. Ce n’est pas un bréviaire, la vie. La vie, c’est lui et moi. Quand il reconnaît le son de ma voix et mon rire, il presse le pas, comme si je l’effrayais.
Commenter  J’apprécie          10
— La loi du talion, alors ?
— Je ne comprends pas.
— Œil pour œil, dent pour dent, on appelle ça la loi du talion. Remettre à quelqu’un la souffrance qu’il nous a fait endurer.
Commenter  J’apprécie          10
J’aime beaucoup le cinéma. Français et étranger surtout, pas américain. Et j’ai vu dans un film une jeune femme qui écrivait des lettres à son amoureux en se servant d’une plume trempée dans le lait sur des feuillets blancs. Quand l’amant recevait sa correspondance, il allumait une bougie et passait la lettre, qui semblait vierge, au-dessus de la flamme. Le lait roussi faisait apparaître une écriture brûlante de passion aux couleurs de mots d’amour.
Commenter  J’apprécie          10
Mon frère est par ailleurs devenu un jeune homme très bien, malgré l’exhibitionnisme dont il a été blâmé à l’âge de six ans. Et pour s’assurer que sa vertu soit protégée, maman lui a acheté le livre Ce que tout jeune homme devrait savoir qu’il n’a jamais ouvert, puisque j’ai inséré entre certaines pages des fourmis séchées qui sont restées ensevelies entre les lignes. Pas d’ouvrage équivalent pour les filles. En effet, si tous les jeunes hommes savent, les filles n’ont plus rien à apprendre, car les gars sauront bien partager leur savoir avec elles, en paroles et en actes, pour sauvegarder la vertu.
Commenter  J’apprécie          10
Des centaines de beaux jeunes hommes répudiés par leur belle, leur cœur éclatant en mille miettes à tour de rôle dans la cour d’un triste couvent où sont séquestrées des filles en fleur.
Commenter  J’apprécie          10
Les jeunes filles s’émancipent. La mode n’est plus aux cornettes. Motivées et endoctrinées, les sœurs font très habilement la promotion de la vie religieuse, nous invitant à être à l’écoute, puisque l’appel de la vocation, l’appel de Dieu, pourrait se manifester à tout moment, même en regardant un dessin animé ou un film à la télévision.
Commenter  J’apprécie          10
C’est à quatorze ans aussi que la jalousie se met à me tenailler. Les finissantes, les grandes de seize ans, je les enviais toutes quand elles entraient au confessionnal avant nous, les petites. Elles étaient plus belles, des femmes faites, rondes, ricaneuses. Je voulais leur arracher les yeux, les lèvres, les dents, les ongles, les seins et les fesses. Je leur enviais leurs menstruations, moi qui, à quatorze ans, ne les avais toujours pas.
Commenter  J’apprécie          10
J’ai enfin eu quatorze ans, un vrai rouge à lèvres, du fard à joues et un échantillon de parfum en prime. Ces produits de beauté servent à séduire mon confesseur ; autrement, je n’en utilise jamais.
Commenter  J’apprécie          10
Je n’ai su que plus tard qu’une « pinotte » était un pénis dans le monde des grands. Maman connaissait évidemment ce vocable, qu’elle jugeait trop savant pour les enfants, mais elle craignait qu’on le recherche dans le dictionnaire et trouve « organe d’accouplement du mâle ; synonymes : verge et bitte ».
Commenter  J’apprécie          10
Je suis moucharde et j’en suis fière. Très habile moucharde. J’ai hérité ce talent de ma mère. C’est elle qui m’a enseigné la délation ou, du moins, a encouragé ce petit penchant chez moi. Dès l’âge de cinq ans.
Commenter  J’apprécie          10
J’ai lu dans l’encyclopédie que certains papillons ne vivent qu’une semaine. C’est désolant d’être si beau si peu de temps.
Commenter  J’apprécie          10
C’est ma première lettre d’amour. Une lettre d’amourette plutôt, puisqu’à mon âge, maman l’a dit, c’est déjà les amourettes qui nous guettent tels de petits loups qui apprennent à chasser. J’ai enfermé ma lettre d’amour dans une vulgaire boîte à trésors en carton brun. Un jour, je me marierai avec Romain et nous aurons quatre ou cinq enfants. Je le maintiens. Juré, craché !
Commenter  J’apprécie          10
Je suis en laisse comme le chien, mais je ne jappe pas. Je voudrais plutôt gémir comme un animal blessé, mais je ne connais pas encore le mot gémir, que j’apprendrai plus tard dans mon livre d’histoire de quatrième année et que je reconnaîtrai bientôt dans le lit d’un homme.
Commenter  J’apprécie          10
Ce n’est pas parce qu’on a un œil déviant qu’on est sot.
Commenter  J’apprécie          10
Elle a les yeux bleus. Une blonde aux yeux bleus, mère Sainte-Pauline. C’est si rare et tant prisé, une vraie blonde aux yeux bleus : pourquoi se déguiser en corneille ? C’est mal d’enfouir ses talents. Je connais la parabole. Et pourquoi s’est-elle faite religieuse, cette belle Pauline ? Pour expier une faute grave ? Ou peut-être ses parents l’auraient-ils offerte à Dieu en échange d’un enfant mâle, eux qui n’avaient malheureusement engendré que des filles.
Commenter  J’apprécie          10
Pour une fille, la première fois qu’on se confesse, c’est comme perdre sa virginité. Il faut s’ouvrir devant un homme et lui donner l’impression qu’il nous fait du bien.
Commenter  J’apprécie          10
Mais ne pénètre pas dans un confessionnal qui veut. Il y a des règles. Il faut avoir au moins une faute sur la conscience, une vraie. On ne passe pas derrière l’épais rideau du repentir en se vantant d’avoir l’âme blanche. Ça ne se fait pas. Quand le rideau se lève, il faut déclamer, comme au théâtre.
Commenter  J’apprécie          10
C’est très intimidant, la première confession ! Comme toutes les subséquentes, d’ailleurs. D’abord, il y a l’odeur de l’encens qui se mêle à la mauvaise haleine du confesseur et les deux empestent dans cet isoloir exigu où, agenouillé, le nez collé à un grillage de bois, on reconnaît à peine les traits du prêtre.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Danièle Vallée (9)Voir plus

Quiz Voir plus

Lire avec Yves Montand 🎦🎬🎭

En 1969, avec Jean-louis Trintignant et Irène Papas, Montand tourne "Z", film que Costa-Gavras adapte du roman éponyme de ...

Georges Arnaud
William Faulkner
D. Lapierre/L. Collins
Jacques Prévert
Vassilis Vassilikos

15 questions
25 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , adapté au cinéma , histoire , littérature américaine , chanson , romans policiers et polars , littérature étrangèreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}