Danielle Laget

Un oiseau se dépose
sur la ligne d'horizon
tout au bord de l'écran
des vagues de l'ouragan
Homme-oiseau
au regard noyé de cristaux
Tu es si proche et si loin
je vole sur le chemin
de tes bras tendus
Je me fonds en ton cœur
ton baiser trop attendu
m'enroule d'extases éperdues
Je redécouvre ton odeur
ta chaleur ta passion
l'empreinte de tes mains
Mais l'heure résonne
Le jour s'éveille
L'oiseau du temps
joue avec le vent
qui scelle l'instant
Le temps n'est rien
le temps est tout
puisque ce n'est plus nous

Soudain l’église se dresse à l’horizon.
Dans ses dentelles, ses anges et ses façons,
Dans ses vitraux ses ombres et ses lumières,
Je retrouve mon rêve aux creux des pierres.

C’est elle qui chaque nuit, pour moi s’éclaire.
Voici la porte de chêne en relief, gravée.
Elle s’entoure d’un chemin de croix, tracé.
La voix me guide vers la vieille église.

Elles sont là les hautes fenêtres miroitantes,
Un velours rouge, les voile de pourpre
Et les cathèdres aux dossiers cirés
Reçoivent les genoux des nonnes repentantes.

La voix sourde étrange murmure toujours.
Tu me cherches. Je suis Notre-Dame de Berthémont
Ma route, notre route est celle des Pénitents Blancs
Tu as trouvé ma maison aujourd’hui oubliée

Au flanc de la montagne dans l’ombre des arbres
Joyau poussiéreux au creux des branches feuillues
Un sentier à peine deviné dans le gravier
M’accompagne à ce rêve assoupi du passé

Lorsque le ciel entre en symphonie
Il se gonfle rugit mais sans acrimonie
Les rochers tremblent et se fendent

L’épée de Dieu zèbre les nuages d’écarlate
Qui explosent en fleurs sauvages
Surprenantes éclatantes fulgurantes de rage

Les jurons des Dieux sculptent les cieux
De foudroyants sons curieux
Tranchants comme des épieux

L’air alors se tord s’enflamme et joue d’armes multicolores
Le vent entonne un chant qui fulmine et résonne
Soulevant bousculant chaque caillou tranchant

L’air acolyte réveillé en sursaut
S’exprime et chuchote en duo
Un refrain ténor et soprano !!!