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Citation de AuroraeLibri


Le monde iranien, situé géographiquement entre le sous-continent indien et le monde arabe était le pays de Zoroastre et de Sohrawardî, de Ruzbehân et de Hafez. Empire du milieu et "médian et médiateur", il avait assisté à toutes les synthèses invraisemblables, marié le prophète Zoroastre avec le Sage Platon et les avaient unis tous les deux à la Niche aux Lumières prophétiques de la tradition abrahamique. Il avait converti la religion de Zoroastre en un Ordre de chevalerie spirituelle, transformée l'épopée héroique des anciens héros de l'Iran en épopée mystique des récits visionnaires de la période islamique. Il avait poussé la vision de l'Ange et de l'angélophanie à des dimensions vertigineuses et traduit les Idées platoniciennes en termes d'angélologie zoroastrienne. Il avait donné à l'Imagination une telle puissance d'évocation que la réalité quotidienne paraissait pâle et fictive par rapport à sa réalité magique et créatrice. Il avait poussé le culte de la Beauté jusqu'à l'extase et fait de l'Amour, la religion de l'Eternel féminin. Il avait converti le cycle de la prophétie en un cycle de l'Initiation et transformé le temps de notre monde en l'entre-les-temps de l'Attente eschatologique. Il avait identifié le futur sauveur zoroastrien Saoshyant au miracle de l'occultation de l'Imâm caché et crée avec les douze imâms la forme configuratrice du Temple de la Prophétie éternelle. Il avait pris en charge cette philosophie qui, avec Averroes, se perdait dans les sables et, en restaurant l'antique sagesse iranienne de l'Orient de Lumière, sauvé la gnose, faisant ainsi de la philosophie une expérience mystique et de celle-ci une philosophie de salut. Il avait enfin valorisé ce continent auquel aboutissait l'itinéraire de Corbin, c'est-à-dire le mundus imaginalis, ce monde intermédiaire entre le monde sensible et l'intelligible., Terre de visions qui, à partir du paradis de Yima dans l'Avesta jusqu'aux cités fabuleuses de Hûrqalya, Jâbarsâ dans la gnose irano-islamique, symbolisait la Terre pure de l'Ange et des Lumières infinies- cette Lumière-de-Gloire (Xvarnah) qui auréolait autrefois les sages et les souverains de l'ancienne Perse.
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