Daryush Shayegan

Dans un format réduit, maniable et accessible, Albin Michel fournit au lecteur français la meilleure des anthologies possibles de la civilisation iranienne, transmise et expliquée par les plus grands spécialistes de chaque domaine : zoroastrisme, poésie, islamologie, mystique, littérature etc ... Le livre, déjà ancien, est préfacé par Dariush Shayegan, philosophe iranien émigré dont l'oeuvre, discrète et méconnue, est d'une extrême importance pour saisir l'univers spirituel non seulement de l'Iran, mais de l'islam en général, et donc aussi de notre monde. Les textes ont vieilli, parfois la terminologie surprendra, à commencer par le titre : comment un pays aurait-il une âme ? On comprendra par âme, à travers cet ouvrage, la profondeur historique d'une civilisation déjà née, établie, originale et créatrice six siècles avant notre ère, et qui continue de foisonner et de se manifester aujourd'hui, sous des formes diverses et toujours surprenantes. L'Occident romain a été en guerre avec l'Iran pendant six autres siècles, puis ce fut le tour de la Turquie ottomane à lui faire barrage, et en nos temps mondialisés, si les frontières géographiques sont moins palpables, celles des esprits les ont remplacées : la guerre continue, l'Iran est peut-être notre plus intime ennemi, mais ce livre nous fera entrer en contact avec une âme, et avec un islam fort différent de celui qui nous assassine. Sa lecture aidera peut-être à préparer la paix.

Rétrospective des cinq plus grands poètes qu'a connu la Perse . A savoir;

Ferdowsî, qui par son " Shâhnâmeh ou, "le livre des rois" refonda l'identité Persane en ressuscitant la mémoire de l'Iran antique

Omar Khayyâm, l'instant éternel.

Mowlânâ Rûmi, grand mystique de tout les temps.

Sa'di l'humaniste et le maitre de la parole.

Et enfin Hafez dont "la langue de l'invisible" brisa tous les tabous encombrants de la religion légalitaire.

Il est un peu intimidant d'écrire ici la première chronique sur une telle figure de la pensée, qui compte plusieurs lecteurs sur Babelio. On peut dire de ce volume d'entretiens avec le philosophe Ramin Jahanbegloo qu'il est la meilleure introduction aux idées, aux livres et aux expériences d'un savant iranien, écrivant en français et en persan, et dont la spécialité universitaire a été l'hindouisme et ses grands textes. Cette lecture n'est pas seulement réservée aux érudits que l'Inde, la Perse ou la philosophie intéressent. En effet, Shayegan sait se raconter et se présenter, retrace son parcours personnel et intellectuel, de Londres et Lausanne où il fut envoyé étudier dans sa jeunesse, à Téhéran, au centre des grandes convulsions de la révolution islamique de 1979. A la différence de Tariq Ramadan, avec qui il a eu un entretien, Shayegan n'est pas notre ennemi et il est trop rigoureux pour faire l'idéologue de bas étage : il connaît de l'intérieur le monde de la culture occidentale, bien mieux que nous, ainsi que son monde propre, celui des pensées "traditionnelles", des mystiques soufies et hindoues. Il mesure ce qui nous sépare les uns les autres, il décrit ce qui manque à l'Orient et ce qui manque à l'Occident, et jette sur l'islamisme politique un regard sans concessions : pour lui, cette politisation d'une religion la dénature et la tue aussi radicalement qu'une persécution athée à la soviétique. Des profondeurs de la pensée mystique aux évidences de bon sens, toutes les étapes de la réflexion sont présentes et parcourues, et l'on comprend, à l'issue de ce volume, que l'islam meurtrier qui nous assassine n'est qu'une version nihiliste, à contresens, athée (malgré les apparences) de la religion islamique. Ces remarques, dans un livre des années 90, restent valables de nos jours.

Marianne et Kaveh nous touchent. Leur histoire intime, ainsi que ce qu'ils disent de leurs pays nous passionnent. Ils sont tour à tour passionnés, mélancoliques, fougueux, drôles... Leur situation n'est pas simple, et ils font tous les deux des efforts pour ne pas sombrer dans la tristesse...

Kaveh, comme le lui fait remarquer Marianne, a parfois l'air d'un sain. Cela peut paraître agaçant.



Quelque chose m'a frappée. A un moment, Marianne se ronge les sangs, car elle se sent attirée par un autre homme. Kaveh se montre conciliant, expliquant qu'il est normal, dans leur situation, d'avoir des aventures.

[...]

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Livre composé de plusieurs texte d'auteurs différents abordant des thémes ou des pans de l'histoires de l'Iran. Certains textes notamment sur les contes et legendes sont très intéressants , d'autres par contre sont très difficile d'accès si on a pas de connaissance sur l'histoire de l'Iran. J'ai acheté ce livre pour pouvoir découvrir ce pays autrement que via la vision négative des médias mais pour apprecié totalement ce livre je pense qu'il faut connaitre un peu l'histoire de l'Iran.

Livre prêté par une amie. Un auteur dont j’ignorais totalement le nom et l’existence. Iranien de Naissance, né d’une mère géorgienne et d’un père turc, il est élevé par une nourrice russe puis scolarisé dans une école française à Téhéran, part étudier au Royaume-Uni, puis en Suisse, et finalement en France, où il fait son doctorat en philosophie à la Sorbonne. Shayegan a vécu entre Paris et Téhéran. Déjà dès l’enfance, il évolue dans un environnement culturel qui sensibilise aux interactions entre cultures et civilisations !

Ce livre est présenté sous la forme d’un recueil contenant la correspondance échangée durant 2 années, entre 2 anciens amants exilés, Marianne à Paris et Kaveh à Téhéran. L’amour les a unis, mais le fondement de leurs cultures si dissemblables les a éloignés définitivement. Malgré la séparation, leur affection et leur attachement demeure réciproque ; ils entretiennent alors ces liens par l’intermédiaire d’une relation épistolaire en dissertant sur leurs mémoires communes. En sublimant leurs souvenirs heureux, ils maintiennent entre-eux une sorte d’exaltation cathartique… mais au-delà de ce contexte qui est un prétexte, ce livre est éminemment philosophique et politique.

C’est un condensé de réflexions philosophiques -entre autres- sur l’universalité de l’individu. Sur la nécessité de penser au-delà de la religion, du pays, de son origine ethnique, de sa couleur, de son genre… et cependant, chacun de nous est attaché -ou victime- d’une indéfectible identité sociale et culturelle que nous a tricoté nos traditions, l’enseignement reçu, notre éducation, notre histoire et plus largement notre adhésion aux valeurs de la Nation. S’en dépouiller, serait se mettre à nu, voire pire, sans fondement, le cauchemar du néant.

Un regard critique et juste est porté sur la société et la politique menée outre-Atlantique en 2004, opposée à celle de l’Europe, dont la France, mais dont les influences s’exportent de part et d’autre…

De la disparition en Iran des populations multiculturelles, car chassées par les différents gouvernements islamiques ; de la fuite d’une partie de son élite intellectuelle qui provoque dans le pays un engourdissement léthargique et par conséquence une soumission au système totalitaire…

C’est un livre qui se déguste lentement, patiemment, à poser et à reprendre ; écrit par un esprit éclairé, et sans doute humble.


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On l'a compris, plus qu'un portrait du métis en joueur de tennis, c'est la conscience élargie de l'homme moderne qui intéresse aujourd'hui le philosophe iranien.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..