Spade entra. Un énorme personnage vint à sa rencontre.
Il était d'une obésité flasque avec des joues, des lèvres, un triple menton et un cou roses et boudinés, un ventre semblable à un immense œuf mou qui englobait tout son torse et d'où pendaient des cônes en guise de bras et de jambes. Quand il s'avança au-devant de Spade, tous ses bourrelets remontèrent, tremblotèrent et retombèrent séparément à chaque pas, à la manière de bulles de savon qui adhèrent ensemble et ne sont pas encore détachées du tuyau qui a servi à les faire. Ses yeux, rendus minuscules par les boursouflures de chairs qui les entouraient, étaient sombres et mielleux. Des petites boucles de cheveux foncés couvraient à peine son large crâne.
LE FAUCON DE MALTE, Chapitre XI.