AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de ILESTMIDI


Il est 5h30 du matin. Je me réveille en sursaut, en sueur et me dresse sur le lit. Mon premier réflexe pavlovien est d’empoigner mon mobile pour trouver machinalement une extension de moi dans le réel. Je suis en nage et suffoque. J’ai fait un nouveau rêve dans lequel je suis vivant et assiste impuissant, devant un écran, à la mise à mort d’enfants dans un camp d’extermination. Je suis dans un état de panique paroxystique. Je veux exploser ce putain d’écran mais ne le peux pas. Les enfants descendent quelques marches. Ils se déshabillent et entrent dans une chambre à gaz. Je crie, hurle, supplie. Je veux bloquer l’entrée de la porte, imposer mon corps pour les empêcher de passer, leur interdire l’entrée. Je pleure et reconnais ces putains de larmes. C’est très étrange : je ne suis pas vivant. Je suis mort et vois une scène chez les vivants. Je suis un état d’esprit, je suis un esprit, mais je n’existe plus dans le monde terrestre. Je peux juste assister. Je sais ce qui va se passer et ne peux rien. Je deviens fou de rage et de désespoir. Depuis l’intérieur de mon rêve, je me dis que je fais un cauchemar. Mon cerveau de rêveur cherche à nier la réalité du rêve, la fuir, la contrôler, la dévier et l’éviter. Je veux anéantir le cauchemar que je fais réellement. Cet état de stress total n’est perceptible de personne. Je suis un mort-vivant. Aucun secours, nulle part. Les images impassibles défilent froidement devant mes yeux. C’est insupportable. Je vois les gardes SS refermer les portes. Je peux presque les toucher. Je cogne sur l’écran, je veux les tuer. Je veux ouvrir ces putains de portes. J’hurle et hurle et hurle et hurle sans fin. J’entre moi aussi.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}