Je dois l'admettre, la vieille pute me fascinait. Droite et détruite à la fois, elle irradiait la beauté des granges désaffectées, celles qu'on photographie en noir et en blanc. Mais colorée, elle était resplendissante et ravagée. Les putes s'usent plus vite que les femmes bénévoles. À force de vendre son cul, on n'arrive plus à racheter son âge. Les crèmes n'y peuvent rien. Le temps passé sur le trottoir finit par rentrer dans le corps, comme un pénis d'inconnu, sans ménagement. Les aléas du métier.