Je commencerais par dire que la banderole du livre (revolution du pape François) est un peu trompeuse - elle ne résume pas tout le livre, qui ne parle pas que de ça, et surtout, elle suggère un ton militant dont se défend l'auteur: il ne se dit pas militant mais veut juste concilier sa vocation de prêtre et sa vocation d'époux. Tout au moins, si j'ai bien compris.
Il s'agit d'un livre agréable à lire, avec quelques touches poétiques ici et là. En somme, c'est une autobiographie d'un prêtre Lyonnais qui, des années durant, avait assuré un service plein d'enthousiasme dans sa paroisse, la propulsant comme un centre vivant et rayonnant de louange. Pourtant, l'auteur nous parle d'un manque qu'il a toujours senti, surtout quand il revenait à la solitude de sa chambre: le désir d'une vie en commun. Il se décrit d'un ton candide et ouvert - le Pape l'a justement appelé Nathanael en reference à son honnêteté.
La vie de David Gréa est tout d'abord un témoignage au bonheur que certains chrétiens sont capables de ressentir grace à leur foi, mais aussi à la force que donne la foi. Après avoir affecté positivement tant de personnes, il a trouvé une femme qui l'a affecté à lui, et bon, s'ouvre une vie nouvelle pour lui!
Personellement, n'étant pas quelqu'un de trop optimiste je pense que le Bonheur est rare dans cette vie, et la solitude, écrasante et dangereuse. Alors peut-on plaindre ceux qui recherchent leur Bonheur?
Le dilemme de l'auteur c'est qu'il avait accepté en connaissance de cause le célibat tout en évoquant sa difficulté de le gérer à ses supérieurs, il présente la chose comme un contrat, dans lequel l'Eglise lui avait promis qu'il acquerrait le don de supporter le célibat. Or ce don, il ne l'a jamais eu, et du coup, il considère qu'il y a eu mauvaise exécution du contrat. Ici, l'analogie avec le droit des contrats n'e m'a pas totalement convaincue. C'est moins une situation contractuelle qu'une situation statutaire. Mais il faut reconnaitre la logique juridique de l'auteur, surtout quant il interprète un canon du Code canonique et y trouve un "loophole", comme disent les américains: le droit canon reconnaitrait-il la situation d'un prêtre marié toujours capable d'exercer QUELQUES prerogatives?
Quoiqu'il en soit, et loin des débats canoniques ou théologiques, j'avais eu la chance de connaitre l'auteur pendant 4 mois à Lyon: Père David impressionne, par son intelligence de la Parole de Dieu, la facilité par laquelle il explique les questions les plus problématiques de la foi, sa continuelle bonne humeur, l'énergie qu'il communique aux autres. Je ne sais pas si c'est dommage que les choses en soient venues là - mais enfin, chacun est responsable de sa vie et je suis content pour lui qu'il ait trouvé son Bonheur.
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Le célibat des prêtres est-il toujours d'actualité? Une perte de célibat doit-elle vraiment conduire à la réduction du prêtre à l'état laïc? Qu'en est-il d'un prêtre qui veut se marier et se sent appelé à rester prêtre?
Voilà les questions actuelles que le livre se propose d'aborder à travers le témoignage intéressant du Père Gréa.
Je reste un peu sur ma faim au sortir de cette lecture, en effet si le sujet abordé m'interpelle particulièrement je trouve que la mise en place prend trop d'espace et le traitement final du sujet reste un peu superficiel, j'aurai aimé que l'auteur pousse la réflexion un peu plus loin...
Le livre reste néanmoins un témoignage personnel intéressant et permet d'ajouter une pierre à l'édifice! Je ne suis pas certain de voir ce sujet ainsi que celui de l'ordination des femmes évoluer de mon vivant ;-)
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