Pour certains le retour ne prendra que quelques heures, pour d’autres la nuit complète sera nécessaire. Mais pour tous, le temps du voyage, quel qu’il soit, ne sera bien évidemment pas assez long pour digérer ce que nous venons de vivre.
Durant les jours, les semaines qui vont suivre, c’est un maelström d’images et de sentiments qui se tiendra en notre for intérieur. Le recul nous laisse savourer la réussite de notre entreprise : la médiatisation a été sans précédent, permettant de rappeler la réalité barbare et sanguinaire d’un spectacle que ses adeptes tentent de dissimuler par tous les moyens ; l’accueil de la population locale fut majoritairement enthousiaste et chaleureux. Et pour les sceptiques craignant le débarquement d’une horde d’extrémistes déchaînés comme nos adversaires aiment nous présenter, ils ont bien dû reconnaître que nous étions très loin de ce stéréotype : aucune des violences corporelles et dégradations matérielles qui leur étaient promises n’eut lieu. Ce qui n’empêcha nullement quelques amateurs de torture de se parer, à l’aide d’une presse complaisante, du traditionnel habit de victime choquée qu’ils affectionnent tant.