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Citation de GeorgesSmiley


Le trajet par la M62 qui suivait le relief aride des Pennines encore couvertes de neige, fut spectaculaire.
"Oh, regardez, c'est la route de Haworth ! s'exclama Robyn en lisant un panneau de signalisation. Les Brontë !
_ Qui c'est ça ? demanda Wilcox.
_ Des romancières. Charlotte et Emily Brontë. Vous n'avez jamais lu Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent ?
_ j'en ai entendu parler, dit Wilcox d'un air circonspect. Ce sont des romans féminins, non ?
_ Ils parlent de femmes, dit Robyn. Mais ce ne sont pas des romans féminins au sens étroit du terme. Ce sont des classiques - deux des plus grands romans du XIXème siècle, en fait."
Il devait y avoir à travers l'Angleterre, se dit-elle, des millions de gens intelligents sachant lire et écrire, comme Victor Wilcox, qui n'avaient jamais lu Jane Eyre ou Les Hauts de Hurlevent, même si, pour elle, il était difficile d'imaginer un tel état d'inculture. Qu'est-ce que ça pouvait changer de n'avoir jamais tremblé avec Jane Eyre à l'école de Lowood, ou jamais vibré avec Cathy dans les bras de Heathcliff ? Mais Robyn comprit soudain que sa réflexion était d'un humanisme douteux et que le mot même de classique était un instrument de l'hégémonie bourgeoise.
"Bien sûr, poursuivit-elle, la plupart des gens lisent ces romans comme si c'étaient des romans à l'eau de rose, surtout Jane Eyre. Il faut déconstruire le texte pour faire apparaître les contradictions politiques et psychologiques qui y sont inscrites.
_ Hein ? dit Wilcox.
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