David Marie

-Ok. Le journaliste qui s'intéressait au petit Harald, comment est-il venu jusqu'à vous ?
-Il m'a dit travailler pour une revue médicale et qu'il avait eu vent de sa guérison par l'équipe de médecins qui le suit. Il n'est jamais rentré dans la crèche, sachant probablement qu'il n'aurait aucune autorisation officielle d'interviewer le personnel et encore moins, en ce qui concerne, les enfants et leurs parents.
-A qui s'est-il intéressé précisément ?
-Il vous faudra poser la question à mes collègues. Mon échange avec lui a été plutôt bref. Il voulait principalement questionner des personnes qui s'étaient occupés d'Harald le jour où il est censé avoir été guéri. Dans la mesure où ce n'était pas mon cas, il m'a bien fait comprendre que mon témoignage ne l'intéressait absolument pas.

Lucas passe une bonne partie du week-end sur l'ordinateur portable que ses parents lui ont apporté, après validation de l'équipe médicale et tout particulièrement du psychiatre. Cet accès n'a cependant pas été une évidence dans la mesure où sa sortie du coma a été aussi rapide qu'inattendue dans l'absence du processus itératif habituel de réveil. Les propos de Lucas, à l'exception des radiations émotionnelles, étant jugés tout à fait cohérents et ne démontrant aucun trouble psychique, il a été convenu de lui permettre une immersion numérique dans le monde actuel.

Nous avons un tiquet pour la vie comportant un aller simple. Les moyens d'en profiter au mieux sont inégaux en fonction de l'endroit où l'on naît, de l'époque, de notre famille mais il nous faut faire avec.
Profiter de la vie en évitant de procrastiner, c'est finalement ce que je vais essayer de retenir de cette expérience.