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Citation de Charybde2


Ils nous firent visiter de bout en bout leur musée, oů je vis des fresques représentant des scčnes de leur passé, des héros, des saints, des rois, le profil maigre du dernier roi d’Arménie qui, lors d’une bataille, armé d’une sorte de grand cure-dent, embrocha un paďen impie. Ils s’entourent de trčs nombreux souvenirs qui, pour un cerveau étranger, constituent un poids, un triste amphigouri. Leur désespoir est fougueux. Leurs rotatives déversent des imprimés qu’ils expédient ŕ leurs frčres par les airs. Dans ce monastčre ne vivent que des écrivains et des savants, des počtes anciens et contemporains, des linguistes, des spécialistes de la nature, des astronomes, des mathématiciens, des philosophes, il y a au moins six cent personnes qui travaillent pour la revue arménienne qu’ils impriment sur cette île et qui compte tout au plus trois cents abonnés. Partout oů se porte mon regard, je vois des reliques, des plaques et des banderoles commémoratives. Ici, c’est l’île de la mort. Et pourtant, elle bourdonne d’activité comme une baratte. La paresse déprime. J’avance, tęte courbée. J’écoute, debout sur la pointe des pieds. Devant moi se dresse le couloir de la mort des nations, le bazar de la peine, la toute derničre station. Que celui qui prend plaisir ŕ goűter les farces de la nature vienne ici.
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