Grâce au travail des dernières semaines, la famille Mendelssohn est bien devenue un espace pour moi. Le temps même s'est comme spatialisé. Toutes ces petites étiquettes, me dis-je parfois, ce sont les briques dont est faite l'histoire humaine, sa matière première : des myriades d'individus qui sont nés, ont vécu et puis sont morts. Mais, dans le même temps, la notion de famille s'est peu à peu vidée de son sens, à trop y réfléchir. Mes ressortissants de la génération 7 n'ont pas seulement Moses et Fromet comme arrière-arrière-arrière-arrière-grands-parents, mais soixante-deux autres ; soixante-deux autres qu'en théorie je pourrais pour chacun retrouver et localiser, finissant par reconstituer le maillage de l'humanité entière.