Les gens de la terre ne les aimaient pas non plus, parce que les hommes ne faisaient pas que tresser des paniers... On les trouvait souvent à flâner nonchalamment sur les chemins mais tout le monde savait qu’ils repéraient des endroits où braconner.
Leurs enfants, qui n’allaient quasiment jamais à l’école, passaient leurs journées à poser des collets à lapins ou à pêcher à la « chave », les jambières retroussées et leurs mains expertes fouillant les berges de la rivière à contre-courant, à la recherche de belles truites saumonées. Quant aux hommes, ils attendaient la nuit pour se glisser, agiles et silencieux, comme les renards à qui ils faisaient de la concurrence, dans les enclos pour y prélever quelques poules bien dodues.