L'angoisse l'étreignait à l'idée de devoir repasser entre les mains de ses bourreaux. Pas la peur des coups, non, seulement celle de ne pas être assez fort pour y résister. Il se voyait prendre le stylo et signer le papier d'infamie qui accusait les compagnons d'Abdou de crimes aussi effroyables que mensongers. Il tendit les bras vers des débris de carreaux qui jonchaient le sol, depuis les bombardements, en préleva un dont il essaya le tranchant sur le bord du matelas, puis l'approcha de sa gorge qu'il entailla profondément. (les chiens et les lions, 15 Juin 1940)