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Citation de okka


okka
22 février 2019
p.605-6.
Ainsi que l'explique fort bien l'historienne Anne-Emmanuelle Demartini, « il faut saisir toute la distance qui sépare le traitement actuel des affaires d'inceste et celui dont a pu faire l'objet en son temps l'affaire Nozière. Cette distance se donne à voir, en premier lieu et avant tout, dans le tabou qui a frappé l'inceste – le terme de tabou est pris ici, non au sens premier de ce qui fait l'objet d'une interdiction, mais dans le sens général qui renvoie à une interdiction de parole ».
Et le fait est que, du président de la cour d'assises au plus modeste des pisse-copie, tous évitent soigneusement, je serais tenté de dire : religieusement, le mot qui fâche : inceste. Du coup, parce qu'elle a osé le prononcer, et même le brandir comme système de défense, Violette est qualifiée d'infâme, d'abominable, d'immonde, voire de démente.
Elle ne s'est pourtant pas contentée d'accuser, elle a prouvé : elle a indiqué aux policiers où trouver le chiffon raidi de sperme dans lequel son père éjaculait par peur de l'engrosser, ainsi que les gravures e les chansons libertines (on dirait aujourd'hui porno) dont Nozière usait pour provoquer et entretenir son érection.
Mais en ce XIXᵉ siècle finissant, on se méfie des accusations d'attentat à la pudeur, et a fortiori de viol, plus encore d'inceste, qui sont portées par des demoiselles soupçonnées d'hystérie et de prendre leurs rêves pour des réalités. C'est ainsi que Violette « aurait été inconsciemment attirée par son père et […] l'accuserait d'un acte qu'il n'a jamais commis mais qu'elle souhaitait involontairement dans le plus profond de son être...
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