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Critiques de Didier Poli (290)
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L'Iliade, tome 1 : La pomme de discorde (BD)

Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d'éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l'hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C'est dans cette optique que Glénat lance sa collection "La Sagesse des mythes", qui veut faire découvrir les textes fondateurs originels (des récits du Ier millénaire avant J.-C. conçu par et pour des gens du du Ier millénaire avant J.-C., c'est casse gueule à retranscrire tel quel pour un public du XXIe siècle après J.-C.), avec l'ancien ministre de l'Education Nationale Luc Ferry au script (un repoussoir pour moi), Clotilde Bruneau au scénario (un aimant assurément), Didier Poli au storyboard (un aimant assurément lui aussi), et divers artistes pour assurer aux dessins et aux couleurs…





Je commence par la forme. Didier Poli est passé par l'Ecole des Gobelins et les studios Disney et cela se sent agréablement : le découpage est particulièrement fluide et dynamique, avec quelques effets de mise en scène vachement intéressants. Les exécutants, Pierre Taranzano aux dessins et Stambecco aux couleurs, nous offrent du mainstream certes, mais du mainstream de belle qualité même si on sent le film "Troie" de Wolfgang Petersen dans le rétroviseur (il faudra m'expliquer pourquoi Athéna blonde, brune, rousse ou albinos change aussi souvent de couleurs de cheveux ^^). On n'est pas au niveau de la superbe couverture de Fred Vignaux certes, c'est quand même du bon travail très agréable pour les yeux !



Sur le fond la sympathique Clotilde Bruneau fait au mieux qu'elle peut avec le script de Luc Ferry… La première page reprend une version du mythe, alors que tout ce qui s'ensuit en développe une autre… Ensuite on veut coller au texte d'origine avec une suite d'épisodes loin d'être connectés les uns avec les autres : la peste qui s'abat sur les Achéens, la colère d'Achille, le duel entre Pâris et Ménélas, l'attentat de Pandoros qui fait capoter les pourparlers de paix, l'aristé de Diomède qui en voulant commettre un déicide tombe dans l'hybris… Et c'est des flashbacks qui font le lien entre ces scènes : le mariage de Téthys avec Pelée, la Pomme d'Or de la discorde, la naissance de Pâris… J'ai compris que les immortels réglaient leurs comptent à travers les Achéens et les Troyens, sous le regard d'un Zeus censément impartial qui se montre sourd aux jérémiades des uns et des autres, mais pourquoi Hector change radicalement d'avis (il compatit aux tourments de son frère avant de le bolosser comme c'est pas permis puis de le vouer aux gémonies, excuser l'anachronisme), et pourquoi Hélène pourtant au coeur des enjeux du conflit n'apparaît pas une seule fois, c'est pour moi un mystère…



Les appendices élaborés par Luc Ferry, coordinateur du projet, sont particulièrement indigestes et comptent parmi ce que j'ai lu de plus médiocre en la matière… Je veux vraiment croire en sa sincérité, mais c'est d'une incroyable balourdise.

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Elric, tome 1 : Le trône de rubis (BD)

Les portes de Melniboné me sont longtemps restées fermées, incapable que j'ai été de découvrir son histoire sous la forme de romans. Heureusement, il y a la BD.



C'est donc avec plaisir que je retrouve Elric, l'Empereur Albinos qui a hanté mon enfance. C'était les grands frères qui lisaient ça et s'adonnaient au jeu de rôle. Je n'étais pas assez mâture pour savourer cette œuvre glauque et barbare. C'est aujourd'hui chose faite.



Et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est bien barré. Il s'agit ni plus ni moins de Dark Fantasy, dans sa forme la plus sombre. Nous sommes du côté des méchants, au sein d'un peuple guerrier et fier, bourré de vices. Malgré tout, le plaisir était là.



Elric est vraiment doté d'un fort magnétisme. On souhaite connaître la suite de ses aventures, aussi sombres ses débuts soient-ils. Le dessin et les couleurs apportent une ambiance qui amplifient notre malaise à découvrir Melniboné. On donnerait cher pour ne jamais croiser la route de ce peuple obscure.



Pour résumer, une œuvre assez particulière, sombre mais efficace, quoique courte, même pour un premier tome.
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La sagesse des mythes : La naissance des Di..

Je découvre avec bonheur cette immense série : « la sagesse des mythes » créée par Luc Ferry, pas moins de trente-quatre tomes traitant chacun de grands thèmes mythologiques différents. Des heures de lecture et de délice pour qui aime la mythologie !



Un hasard heureux a voulu que, déambulant dans une librairie, je tombe sur le volet relatant la naissance des Dieux. Un récit fidèle à ce que l’on connaît sur ce mythe.



L’album s’ouvre sur le chaos. Le néant y est représenté par une page aux couleurs de feu et trois cartouches destinés à décrire ce que l’on peut en décrire : désordre absolu, divinité impersonnelle, indistinct, sans forme, sans contour… Chaos donnera naissances aux entités primordiales : Terre, Ciel, nuit, ténèbres, tartare et éros.



De belles planches illustrent cette création : rien n’est posé, c’est un monde sauvage, explosif, on y aperçoit d’effroyables créatures sorties des entrailles de Gaïa, et c’est avec la naissance de Zeus que le dessin semble moins perturbé, on est pourtant loin de l’équilibre de l’Olympe, ce qui donne envie de poursuivre l’aventure avec Zeus dans sa lutte contre les titans…



Une magnifique bande dessinée dans laquelle on s’enfonce avec délice, on s’arrête à chaque vignette pour contempler le dessin, parfois pour le comprendre mieux, car il faut reconnaître qu’un combat contre des monstres hideux n’est pas forcément facile à transmettre par le dessin.



Un bémol : question terminologie : pourquoi appeler « cent bras » les hécatonchires (monstres à cent bras et cinquante têtes), pourquoi ne pas reprendre les noms grecs des cyclopes, cela m’a quelque peu surprise. Par ailleurs, si cela ne m’a pas empêchée de savourer ce récit, j’ai trouvé que Zeus ne correspond pas à l’image que je m’en faisais : il apparaît comme un jouvenceau plutôt fluet, à se demander comment il entrera en conflit avec des titans. Mais ceci est une réflexion personnelle qui ne doit aucunement perturber les autres lecteurs.



Je me dépêche d’aller commander d’autres volets de cette belle mythologie.
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La sagesse des mythes : Eros et Psyché

Un album bien sympathique car bien dessiné par Diego Oddi et bien colorisé par Ruby certes, mais pouvait-il être autre que sympathique en adaptant le récit d’Éros et Psyché l’un des contes de fées les plus populaires de l’Histoire de l’Humanité ?



Tout le monde connaît le truc par cœur : Psyché est aussi belle qu’une déesse et cela irrite Aphrodite qui envoie son secrétaire Éros la punir, mais il en tombe éperdument amoureux et l’emmène vivre dans son palais pour qu’ils vivent leur amour à l’abri des regards à condition qu’elle ne voit pas son visage (car si quelqu’un apprend qui a désobéi à sa maîtresse pour protéger son amante, il va prendre cher). Évidemment elle finit par fauter à l’instigation de ses sœurs jalouses et la marâtre est alors très très en colère. Pour sa sauver sa peau Éros la largue avant d’aller se planquer, et Aphrodite rancunière impose à la princesse l’équivalent féminin des 12 Travaux d’Héraclès. Mais Psyché qui incarne la beauté et la bonté se fait aider de la création tout entière, jusqu’au « deus ex machina final » où Zeus intervient en personne pour lever les sanctions divines et réunir les amants faits l’un pour l’autre : tout est bien qui finit bien !

Alors qu’est-ce qui cloche ? Dans un album de 48 pages on accorde déjà 9 pages à l’origin story d’Éros / Cupidon, ce qui bouffe des pages qui auraient mieux fait d’être consacrées au récit principal qui finit carrément au pas de course… En plus il en existe deux, et évidemment Luc Ferry a choisi celle qui le plus en contradiction avec le récit ! (ben oui si Cupidon n’est plus le fils de Vénus, alors celle-ci n’est plus la marâtre de Psyché et cela marche vachement moins bien) Alors si j’ai bien compris Éros est le fils de l’Opulence et du Dénuement, mais non seulement cela n’amène rien, mais en plus on retrouve les divinités pauvres qui émaillent la série et qui n’ont aucun sens car si les immortels sont définitivement supérieurs aux mortels pourquoi ont-il au quotidien exactement les les mêmes problèmes qu’eux ?

Ensuite on n’a cessé de nous expliquer que les divinités sages et intelligentes étaient les garants de l’ordre cosmique par rapport aux humains miséreux donc dangereux, mais elles ne cessent d’agir de manière puérile, mesquine, cruelle et sadique comme n’importe quel crevard élitiste peu ou prou sociopathe et/ou psychopathe. Car ici Aphrodite veut châtier l’orgueil donc l’hybris de Psyché, alors qu’on voit bien que cette dernière est la modestie et l’humilité incarnées. Mais dans cet album l’évolution psychologique de Psyché est chelou : on la présence car une gentille princesse, puis elle devient une tueuse machiavélique pour se venger de ses sœurs qui ont détruit son bonheur (et en plus elle abandonne complètement sa quête de vengeance en plein milieu de sa réalisation), puis en 1 page elle redevient une gentille princesse victime de la haine et de la jalousie de sa marâtre. Et puis Éros qui abandonne son amour à la vindicte de sa patronne avant de retrouver ses couilles dans l’avant-dernière page pour amener le deus ex machina, il se pose bien aussi dans les évolutions psychologique bancales… Bref tous les changements apportés au récit d’origine tirent l’ensemble vers le bas, donc on ne pas parler d’adaptation réussie !



Alors le pompon, c’est les appendices de Luc Ferry : il a craqué et complètement fumée la moquette ! Ça démarre avec la psychologie de bazar du « trop belle pour toi », alors que la BD propose des idées autrement mieux fiches (personne n’ose aimer Psyché qui est belle comme une déesse, donc pour aimer et être aimée sur un pied d’égalité elle doit trouver quelque de beau comme un dieu et coup de bol elle trouve l’Amoûr avec Éros). Ensuite il pète un câble et part en diatribes contre Marx et Nietzsche en multipliant les citations de Platon et de Benoît XVI : mais qu’est-ce qu’ils viennent foutre ici ceux-là ? Et puis je sais bien que Luc Ferry est passé par des écoles très catholiques, mais de là à avoir une analyse complètement chrétienne d’un récit issu d’une civilisation complètement païenne c’est n’importe quoi !!! En mode grosse déconne, le scénariste de bandes dessinées Thierry Gloris expliquait tout ça 100 fois que lui : le grec a beaucoup de vocabulaire que le latin ou le français pour les différentes notions d’amour, donc ce n’est pas la peine de blablater des pages sur la réunion d’éros et agapè pour accéder au bonheur laïc et au paradis chrétien…



Encore une fois comment faire de l’analyse de mythe en refusant de faire de la mythologie comparée ? L’histoire d’Eros et Psyché correspond à la fois aux contes types ATU 425B et ATU 425C (car il s’agit bien d’un conte et non d’un mythe). Il n’apparaît dans l’Antiquité que dans "L’Âne d’Or" d’Apulée composé dans la 2e moitié du IIe siècle après J.-C., et il a eu un tel succès qu’il n’a cessé d’être copié, remanié et transformé durant tout le Moyen-Âge avec un succès qui ne s’est jamais démenti. Du coup on retrouve "La Boîte de Pandore", "Orphée et Eurydice", "Persée et Andromède", mais aussi "Cendrillon", "Blanche-Neige", et "La Belle au bois dormant", ainsi que "Mélusine", "Rumplestiltskin", "La Belle et la Bête" et "La Petite Sirène"… Du coup difficile de savoir si les contes de Perrault, Grimm et Andersen ne sont que des variantes du récit d’Apulée ou s’ils sont issus d’un fond plus ancien. Mais après tout Apulée était africain avant d’être européen, berbère avant d’être romain et les dernier travaux ethnographiques tendraient à prouver qu’Apulée auraient lui-même copié, remanié et transformé plusieurs contes nord-africain comme "L’Oiseau de l’orage" ! Tout cela est passionnant, et d’autant passionnant qu’il également passionné de grands psychologues : les jungiens Erich Neumann et James Hillman, et les féministes Christine Downing et Carol Gilligan. Pour résumer leurs travaux qui ont comme lien commun la place de la femme dans la société, la guerre des sexes n’aura jamais de fin car on « couche » toujours avec l’« ennemi »...
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Elric, tome 1 : Le trône de rubis (BD)

Comment résister quand on vous offre la possibilité d’acquérir gratuitement une magnifique bande dessinée française qui tente d’adapter une des séries de fantasy les plus complexes, imaginée par Michael Moorcock, que je connais trop peu vu ce que j’en entends ça et là ? Eh bien, on ne résiste pas et on répond positivement à l’appel de Babelio, de sa Masse Critique et des éditions Glénat !



Qu’est-ce donc qu’Elric et son « Trône de Rubis » ? C’est tout simplement le récit de la fin d’un empire sombre et décadent, celui des Melnibonéens… le « tout simplement » est peut-être exagéré du coup. D’autant plus que le présent empereur, envié de bien des concurrents, se retrouve être faible de corps, mais heureusement pas d’esprit. Cet albinos tourmenté et souffreteux est le cœur même du récit : Michael Moorcock juge, dès la préface, que cette adaptation est absolument la meilleure qui puisse être faite de ce personnage si particulier. L’antihéros par excellence se retrouve à la tête de cet empire sans âge mais qui semble avoir déjà trop duré.

Nous pouvons dire, sans dévoiler l’intrigue en aucune façon, que le scénario élaboré par Julien Blondel répond parfaitement aux attentes de ce genre d’adaptation : même si je n’ai pas encore eu le plaisir de découvrir les romans de Michael Moorcock, le personnage est rendu à merveille dans ses contradictions et l’univers qui l’entoure est dévoilé juste ce qu’il faut pour pouvoir avancer au moyen de repères évidents. De la même façon, la transposition graphique de ce monde de fantasy par Didier Poli, Robin Recht et Jean Bastide donnent vraiment envie, car ça suinte la décadence et la nécrose à toutes les pages ! C’est sombre, c’est héroïque, c’est de la bonne fantasy comme on l’aime !

Pour finir, cette première édition compte, pour notre plus grand plaisir, un épais dossier de croquis en fin d'ouvrage. C'est l'occasion de voir la construction graphique de l'univers et des personnages de la saga d'Elric, construction d'autant plus intéressante que chaque contributeur (dessinateurs et coloristes) ont leur propre univers et qu'il leur a fallu concilier leurs différents apports.



Bref, que dire à part que la suite sera attendue, car même le récit n’est pas toujours simple pour les novices, il apparaît être vraiment passionnant dès qu’on s’y intéresse un peu et permet un très bon moment de lecture, ce qui est vraiment le plus important. Merci donc encore à Babelio, à son opération Masse Critique et aux éditions Glénat pour m’avoir permis de découvrir cette nouvelle série d’envergure.



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La sagesse des mythes : Eros et Psyché

Voici encore un titre de la fameuse collection de « La sagesse des mythes » qui n'arrête pas de se décliner. Il faut dire que la mythologie grecque est une source inépuisable d'aventures. Je découvre celle d'Eros et Psyché dont la grande beauté est jalousée par la cruelle Aphrodite.



Comme chacun le sait, la jalousie est un vilain défaut. Elle charge le bel Eros d'humilier sa rivale mais tout ne se produit pas comme prévu. Eh oui, l'amour et la passion peuvent jouer des tours.



Il est également vrai qu'une femme lorsqu'elle est trop belle, elle fait fuir les hommes qui ne se sentent pas en confiance pour l'approcher. La beauté peut impressionner au point de faire fuir. J'ai connu dans ma jeunesse une jolie femme qui avait ce problème d’impressionner beaucoup trop les hommes. Certes, on peut alors terminer dans la solitude ou mal accompagné.



C'est également un conte qui nous indique que la perfection d'une forme et le désir sont deux choses différentes. On peut être belle mais sans charme et on peut être à l'inverse moche mais sexy. C'est l'union de Psyché avec Eros qui fera naître le véritable amour qui conduit au plaisir et à l'enfantement.



Pour une fois, cela se terminera bien grâce à Zeus, le Dieu des Dieux, qui peut se montrer assez compatissant s'agissant d'amour. Aphrodite, déesse grecque de l'amour, de la beauté et du désir, devra faire avec. Il est cependant dommage que l'intensité de ce récit retombe comme un soufflet.



Au niveau du dessin, on retrouve Diego Oddi qui avait déjà officié sur « Œdipe » mais également sur « Orphée et Eurydice » et qui réalise un très beau travail.



Bref, une lecture toujours aussi divertissante dans l'exploration de la mythologie grecque.

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Gilgamesh, tome 1 : Les frères ennemis (BD)

Tant qu'on gagne on joue, et la collection "La Sagesse des mythes" continue de s'agrandir en s'aventurant en dehors de la mythologie grecque pour explorer la mythologie mésopotamienne.



On veut nous raconter "L'Épopée de Gilgamesh". Chaque mythe dispose de plusieurs versions, et Luc Ferry a choisi parmi toutes celles dont j'ai connaissance la moins intéressante pour que la réalité colle à ses idées (on va en reparler), et de plusieurs adaptations, et de toutes celles que je connais c'est sans nul doute la plus faible… Les graphismes de Pierre Taranzano ne sont pas mauvais loin de là, mais j'ai eu l'impression d'avoir avoir affaire une version Disney du mythe, les personnages se seraient mis à chanter que cela ne m'aurait pas étonné, donc une version édulcorée voire éco+ de l'épopée ! (du coup ce qu'il y a de plus réussi, c'est encore une fois de plus l'illustration de couverture de Fred Vignaux, mensongère car elle largement au-dessus des graphismes qu'on nous propose)

Bon, Gilgamesh est très méchant car il transforme ses sujets masculins en esclaves et ses sujets féminins en prostiputes et il passe à ripailler avec moult victuailles et moult alcools. Les gentils sujets victimes de leur méchant souverain prient les dieux de les aider, et ceux-ci créent Enkidu pour le châtier. C'est un sauvage (WTF ses cornes et ses oreilles animales ???), et Gilgamesh lui envoie la courtisane « La Joyeuse » pour le civiliser et le gagner à sa cause (la scène de cul pages 21-22 est bien le seul élément qui n'ait pas été contaminé par le virus Mickey, donc on ne peut même pas recommander sereinement cette BD à un jeune public, et du coup je ne sais vraiment pas où les auteurs ont voulu en venir). Mais les gentils sujets victimes de leur méchant souverain lui rappellent que Gilgamesh est très méchant, et qu'il est là pour le punir. Arrivé à Uruk ils se foutent sur la gueule, mais finalement deviennent copains et vont ripailler ensemble avec moult victuailles et moult alcools… Franchement, qu'est-ce qu'il y a d'épique et/ou de philosophique là-dedans ?





Dans ses appendices on sent Luc Ferry très ému par ce mythe, mais il blablate durant 6 pages de sa manière alambiquée habituelle pour finalement arriver à la conclusion du "Candide" De Voltaire « Il faut cultiver notre jardin »… Pourtant c'est ses appendices les moins mauvais, ils sont même presque intéressants. Mais chassez le naturel il revient au galop, et il veut absolument caser ses idées à lui et on est obliger de se « facepalmer » : pour lui Gilgamesh dans sa quête d'immortalité accède finalement à la sagesse, il passe de la religion à la philosophie, de la croyance religieuse à l'intelligence laïque. Soupirs...



Gilgamesh n'agit pas en « tyran », il est d'ascendance divine et il épuise ses sujets en travaux innombrables et interminables parce qu'il ne comprend qu'ils ne soient pas aussi forts, aussi endurants et aussi résistants que lui. Ce n'est pas la civilisation d'Enkidu qui au centre du récit, qui passerait de l'animalité à l'humanité avec ses joies et ses peines, mais la sociabilisation de Gilgamesh qui passe à la seule conscience de soi à la conscience de tous ceux et toutes celles qui l'entourent. La mort d'Enkidu est une 2e leçon : quel que soit la force et le pouvoir que l'on possède on ne peut pas résoudre tous les problèmes car il y a des choses qu'on ne peut faire et qu'on ne peut pas défaire… C'est là qu'on voit encore une les lacunes de Luc Ferry : il a beau être un intellectuel et un philosophe, tu ne peux pas analyser un mythe sans faire de mythologie comparée et avec Gilgamesh on voit le Melkart punique, les Héraclès et Achille grecs, ainsi que le Siegfried germanique. Oui mais non Luc Ferry lui le compare à Ulysse ! Personnellement en me replongeant dans le mythe, j'ai tout de suite pensé à Anakim Skywalker dans La Revanche des Sith : après un choc psychologique causé par la mort d'un proche, il se retrouve à avoir peur pour tous ses proches car quelque soit sa force il ne peut rien contre la mort… et c'est ainsi que dans quête de l'immortalité il se laisse séduire par le Côté Obscur qui lui fait miroiter qu'on puisse y accéder !

Ayant compris que la mort est indissociable de la vie et que c'est le destin de chaque être humain, Gilgamesh retourne à Uruk et Luc Ferry nous que la fin ouverte ne livre aucune sagesse constituée (ce qui lui permet de placer une fois de plus ses propres idées). Là aussi, il a oublié d'avoir faire un tour du côté des autres versions de l'épopée qui elles sont très claires : Gilgamesh devient un bon souverain car il a compris que l'important n'est pas ce qu'on est ou ce qu'on fait mais ce qu'on laisse aux vivants en partant, et c'est ainsi qu'il est entré dans l'Histoire pour ensuite devenir une Légende !
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La sagesse des mythes : Oedipe

Ce stand alone dans la série la sagesse des mythes est consacré à la figure d'Oedipe et force est de constater qu'il n'est pas facile de faire d'en le tour de manière cohérente en 48 pages tant les sources sont nombreuses, diverses, et sources d'interprétations différentes voire divergentes du personnage et de sa triste destinée : on met donc ici en avant les points communs plutôt que les différences...

L'Oracle de Delphes annonce à Oedipe prince de Corinthe qu'il tuera son père et épousera sa mère, et c'est donc pour échapper à son destin qu'il prend la route la haine au coeur et qu'il arrive à Thèbes ravagée par le Sphinx qui dévore ceux qui ne parviennent pas à résoudre ses énigmes... L'intelligence du jeune prince l'emporte sur celle de la créature, et c'est ainsi qu'il devient un héros et que le peuple et les aristocrates le poussent à épouse la reine veuve depuis peu... On serait dans la Quête du héros aux mille et un visages si le récit s'arrêtait là, mais il continue avec Oedipe roi souverain bienveillant et bien aimé de Thèbes une nouvelle fois frappée par une malédiction divine : selon l'Oracle de Delphes la maladie ravagera la cité et son peuple tant que ne sera pas retrouvé et châtié le meurtrier de Laïos le précédent roi... En roi juste et bon, Oedipe s'attelle à la tâche pour découvrir qu'il a tué son père biologique, épousé sa mère biologique, et donc que ses enfants Étéocle, Polynice, Antigone et Ismène sont aussi ses frères et ses soeurs...

C'est là que les versions divergent, car si le plus souvent Oedipe se crève les yeux et si Jocaste se pend, les suites sont parfois différentes. Ici Oedipe prend la route avec sa fille Antigone jusqu'à sa rencontre avec Thésée qui est le témoin de sa triste fin, les Érinyes l'emmenant vivant aux enfers pour le châtier cruellement ou mettre fin à son calvaire... (et on pourra lire la suite de la tragédie dans l'album consacrée à la figure d'Antigone).

C'est un très honnête adaptation du mythe, et les graphismes de Diego Oddi et Ruby sont plutôt jolis avec des couleurs chaudes qui soulignent les moments clés du récit consacrés à l'irruption du fantastique dans à la belle époque de Mario Bava ! (même si c'est une bizarre que Jocaste ne vieillisse pas et qu'au final sa fille Antigone fasse plus vieille qu'elle)





Alors ce coup-ci quelles sont les conneries proféré par Luc Ferry, bobo-hipster ayant naguère sévi aux ministères de l'éducation, de la jeunesse et de la recherche ? Il commence par du défonçage de porte ouverte voire par du combat contre des moulins à vent en pourfendant les travaux de Sigmund Freud (que Clotide Bruneau se fait une joie de mettre en scène dans une planche de la BD juste pour faire la nique à Luc Ferry ^^) : quelle surprise, les Grecs du Ier millénaire avec J.-C. ne pensait pas de la même manière qu'un Viennois du XXe siècle... Ensuite il reprend les travaux de Jean-Pierre Vernant mais je ne suis pas sûr qu'il ait la sagesse nécessaire pour bien les comprendre : le théâtre met en scène à la fois le libre arbitre de l'homme mais l'inéluctabilité de son destin car chacun doit affronter les conséquences de ses décisions motivées par le devoir et/ou le désir, ce qui est très parlant dans un monde où les hommes veulent être maître de leur destin... Mais c'est universel, valable autant pour les rois, que pour les aristocrates de l'oligarchie ou les petites gens de la démocratie (sans parler que pour Luc Ferry la démocratie naît à Athènes en -510 et meurt à Athènes en -429 et n'a jamais existé ailleurs dans le temps ou l'espace), donc non seulement Luc Ferry oublie que les sources antiques sont multiples, partielles et partiales, mais en plus il se lance dans un laïus sur la la bonne gouvernance où les élites éclairées par la philosophie n'ont pas besoin d'humanité pour diriger (et Clotilde Bruneau se fait une joie d'expliquer juste en face le sens du mot « laïus » ^^)... Cela fait un peur concernant l'univers mental des élites qui nous gouvernent !

Pour le mythe d'Oedipe en lui-même, il nous explique que les dieux sont garant d'un ordre harmonieux, et qu'un ordre harmonieux nécessitait de châtier cruellement à répétition une famille et un peuple... Alors Laïos est puni pour la mort de Pelops, Oedipe est puni pour la mort de Laïos, Etéocle et Polynice sont punis pour la mort d'Oedipe, Antigone est puni pour la mort d'Etéocle et Polynice, Créon est puni pour la mort d'Antigone (d'ailleurs c'est étrange que le Créon du mythe d'Oedipe soit si différent de celui du mythe de ses épigones)... Pourquoi pas ? Mais dans ce cas le Sphinx puni qui de quoi ? N'est-il qu'un jouet de plus pour les dieux afin de tourmenter les mortels juste pour le fun ??? J'ai une théorie à vous soumettre : dans l'animisme les divinités sont à l'images des forces naturelles, c'est-à-dire puissantes, primordiales, aveugles, mais dans le paganisme les divinités sont à l'images des puissants qui gouvernent, c'est-à-dire orgueilleux, mesquins, cruels... Une fois de plus Je suis bien content d'être athée ! (et en conclusion Luc Ferry est plus proche du TINA reagano-thatchérien que de Dalaï Lama hein)
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L'Iliade, tome 1 : La pomme de discorde (BD)

En parcourant rapidement cette bande dessinée avant de me plonger dans la lecture, j’ai eu un peu d’appréhension, je suis donc allée consulter l’exposé de Luc Ferry qui se trouve à la fin. Ma peur ? Que le récit soit réduit à la guerre de Troie… Mais le philosophe précise bien que l’Iliade ne relate que la fin de la guerre, et de fameux épisodes célèbres tels que le cheval de Troie et la mort d’Achille n’y figurent pas, de même que l'épisode de la pomme d'or, servira dans cet ouvrage, à expliquer les causes de la guerre et ne doit pas être considéré appartenant à l'œuvre célèbre attribuée à Homère.



J’attends donc de pouvoir découvrir les deux autres tomes pour me faire une idée de la fidélité de cette célèbre épopée en bande dessinée.



Le premier volet montre l’enlisement de la guerre, une tentative de paix, la reprise des combats et surtout l’origine de cette guerre mythique : la pomme d’or ou pomme de discorde. On y comprendra que la guerre de Troie est l’affaire tant des mortels que des Dieux : discorde dans l’olympe, vengeance des déesses, soutien de chaque armée par des dieux.



L’album est très agréable, les personnages magnifiques, l’illustrateur, Pierre Taranzino transmettant à merveille par le dessin, la puissance des combattants, la beauté des femmes, la cruauté des combats, une page particulièrement m’a captivée : il s’agit d’une double page montrant les armées prêtes à s’affronter à Troie, surplombée par les dieux qui se placent en observateur au-dessus de la ville, double page superbe que je ne me lasse pas d’admirer.



L’exposé de Luc Ferry rappelle quelques aspects importants de l’œuvre d’Homère, supposé auteur de l’épopée.



Ma peur se dissipe donc légèrement après la lecture de ce premier volet. Quoi qu'il en soit on se retrouve face à un travail de qualité de la part des auteurs.
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La sagesse des mythes : Oedipe

Parfois, il ne vaut mieux pas poser de question à un oracle. Celui de Delphes prédit à Œdipe qu'il tuera son père puis il épousera sa mère. Triste destinée que celui de ce garçon promis pourtant à un bel avenir de roi. La Pythie a parlé et c'est sans pitié. 



C'est une tragédie grecque sans nom qui touche le pauvre Œdipe qui ne contrôlera pas du tout les événements qui vont lui tomber dessus. Pourtant, il s'est assez bien débrouillé avec la créature du Sphinx qui menaçait Thèbes en répondant correctement à la fameuse énigme dont la réponse était l'homme.



Certes, il y a l'explication freudienne du mythe d’œdipe où le fils doit tuer le père pour posséder entièrement la mère. Mais bon, en l’occurrence, Œdipe ne savait pas qui était réellement ses vrais parents puisque les parents adoptifs lui avaient caché la vérité.



Une autre thématique est celle de se dire qu'on ne mérite pas toujours les malheurs qui nous tombent dessus. Les guerres et les catastrophes naturelles peuvent toucher les hommes indifféremment, qu'ils sont bons ou mauvais. Il n'y a pas de malédiction, juste le hasard. Bref, il ne faut point sombrer dans la superstition religieuse. Comme dit, il faut parfois faire avec. Nous ne maîtrisons simplement pas les événements, pas toujours du moins.



J'ai bien aimé ce récit tiré de la mythologie grecque qu'a remis à l'honneur Luc Ferry dans cette fameuse collection « la sagesse des mythes ». On a toujours quelque chose à apprendre de ces mythes et qui peut nous servir à affronter notre propre destin.
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L'Odyssée, tome 4 : Le triomphe d'Ulysse (BD)

BANDE DESSINÉE FANTASY / MYTHOLOGIE.

Si on met de côté la superbe illustration de couverture de Fred Vignaux, c'est toujours aussi moyennement moyen. Sur le fond ce n'est pas spécialement mauvais, mais on met en avant des détails qui n'amènent rien au récit mais qui sont jugés cruciaux par Luc Ferry, et on survole, on expédie voire on oublie des points importants parce que Luc Ferry en a rien à faire… Sur la forme ce n'est pas spécialement mauvais, mais ça manque cruellement de saveur : pas d'énergie, pas de souffle, pas de dynamisme, pas d'envergure… On est dans un ouvrage de vulgarisation certes, mais ce n'est pas une excuse pour passer aussi facilement en mode OSEF !
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La sagesse des mythes : La naissance des Di..

Je ne supporte pas les oeuvres pas finies, ce qui est le cas de cet album intitulé "La Naissance des dieux" !

Superbe illustration de couverture de Fred Vignaux, superbe introduction de Dim D, puis mise en scène d'un récit moyen par les dessins moyens de Federico Santagati et les couleurs moyennes de Scarlett Smulkowski... le plus important dans l'art séquentiel c'est le découpage, et force est de constater qu'ici le découpage est bon (chouette baston super-héroïque entre Zeus et une gorgone vampire !), mais on sent la BD pas finie ou finie à l'arrache... Il y a plein de cases typées comics sans aucun arrière-plan, l'encrage est gras, les couleurs sont lourdes, c'est truffé de crayonnés superfétatoires qui donnent un aspect terriblement brouillon à l'ensemble, sans parler de quelques casses carrément dégueulasses. Et que dire l'anatomie humaine qui est malmenée du début à la fin : Qu'est-ce c'est que cette Rhéa dont les seins gonflent ou dégonflent en fonction des scènes ? Qu'est-ce que c'est que toutes ces dissymétries faciales ou corporelles ? On dirait un comic dessiner avec les pieds !

Sur le fond je n'ai absolument rien sur le fait de montrer un Zeus adolescent, impétueux et coléreux. Bien au contraire, car derrière la titanomachie il y a un récit d'apprentissage, et derrière la quête de vengeance il y a la quête du Héros aux mille et un visages (le mentor magicien étant remplacé par une mentor magicienne ^^). Zeus doit libérer ses frères et soeur, trouver de alliés, trouver des armes, trouver des solutions militaires ou diplomatiques pour établir une ordre nouveau, son ordre nouveau... Sauf que dans certaines cases il pète la classe et que dans d'autres on dirait un gros clochard, voire le Joker du Batmanverse ! Il y aurait tellement à dire et à faire sur la théogonie, mais l'épisode Métis est raté, l'épisode Thémis est raté, et la team Zeus ressemble plus à des jets setters de télé-réalité qu'à des divinités rebelles... Il y aurait pu avoir un message avec un Zeus cherchant une 3e voie entre Ouranos qui délaisse ses enfants et Cronos qui les tyrannise, mais les conneries intellectualistes de Luc Ferry viennent tout gâcher... Il veut absolument faire de Zeus le garant de l'harmonie au ciel, d'Héraclès son shérif-adjoint le garant de l'harmonie sur terre, et d'Ulysse le garant de l'harmonie à Ithaque... Sauf que Zeus est un queutard égocentrique, Héraclès se démène entre exploits héroïques et crimes effroyables, et qu'Ulysse rentre tout seul de son odyssée pour tuer tout le monde avant de repartir à l'aventure et de tuer son fils... Pour un intellectuel qui déclare que la philosophie qui a abandonné la passion pour la raison est au-delà du Bien et du Mal, il y a bien un ordre moral derrière tout ce qu'il dit... Mais s'il a bien un message à tirer de la sagesse des mythes, c'est qu'en ce monde rien ne peut complètement moral car rien n'est absolument parfait, pas plus les hommes et les femmes que les dieux et les déesses qui les ont créés à leur image, c'est-à-dire cruels, jaloux et mesquins !





Dans de ce que je n'ose qualifier de cahier pédagogique Luc Ferry est comme d'habitude imbuvable, et réalise en plus l'exploit de réaliser un hors-sujet complet...





Ça ne fait que 2 pages donc l'honneur aurait pu être sauf, mais dans cet album il s'occupe en plus des encarts explicatifs donc il faut subir sa logorrhée 3 pages de plus, truffées d'intellectualismes abscons et d'insupportables contresens !

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L'Iliade, tome 2 : La guerre des Dieux (BD)

Ce 2e tome de la vulgarisation de L'Iliade d'Homère est moins décousu mais plus répétitif que le tome 1 : les Achéens attaquent Troie avec l'aide d'un Olympien, les Troyens contre-attaquent avec l'aide d'un Olympien, et ainsi de suite... Les games of thrones divins se superposent ainsi aux games of thrones humains, et Achéens et Troyens sont des pions entre les mains des Olympiens (mais j'aurais bien aimé qu'on m'explique pourquoi dans le tome 1 Zeus observait une stricte neutralité dans son rôle d'arbitre impartial, alors que dans ce tome 2 il choisit sans ambiguïté de soutenir les Troyens). On passe donc du duel entre Ajax et Hector au duel entre Achille et Hector : Agamemnon a insulté Achille, donc Achille boude, les Troyens repoussent les Achéens à la mer, Patrocle revêt les armes d'Achille pour bouter les Troyens hors du camp achéen avant de les poursuivre jusqu'au pied de leurs murailles... Par-dessus cela il y a les tribulations divines, et la dénonciation de l'hybris : perso je préfère les version du mythe où la place du surnaturel est limité (David Gemmell en roman, Eric Shanower en comics, Wolfgang Pertersen en film).

Graphiquement c'est satisfaisant mais mainstream, malgré quelques trouvailles comme la planche qui mêle eros et thanatos, ou la mise en scène de la colère d'Achille... Sinon Alerte Enlèvement : en 100 pages toujours pas de nouvelles d'Hélène...



Les appendices de Luc Ferry sont toujours aussi imbuvables :
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Elric, tome 1 : Le trône de rubis (BD)

BD lue dans le cadre d'une Masse Critique spéciale du mois de mai.



J'ai accepté de recevoir cette BD car l'univers de Michaël Moorcock, dont celle-ci est issue, m'intéressait depuis quelques temps. Je remercie au passage les éditions Glénat et Babelio de m'avoir fait parvenir celle-ci :-)



Malheureusement, comme je suis une acheteuse compulsive de livres en tous genres, j'en ai acheté beaucoup mais aucun de M. Moorcock. Néanmoins si celle-ci me plaît, je réparerais très vite cette erreur, quoique... j'ai encore beaucoup à lire avant ^^



Voyons voir d'abord ce que donne cette BD, si son aperçu me donnera un avis favorable pour la suite :-)



En tout cas, la couverture est splendide tout en noir et nuances de rouge, où on aperçoit un homme sur un trône... de rubis ?



L'avant-propos a été réalisé par M. Moorcock pour nous expliquer que la version de son roman que nous tenons entre les mains est la plus aboutie de toutes les adaptations déjà réalisées.



Les dessins sont très beaux, très travaillés que ce soient pour les paysages (maritime, ville...) que pour les personnages, même si j'ai remarqué une petite bourde dans le dessin. Certains graphismes sortent allègrement des cases et utilisent la page entière voire la double page.



Une chose m'a néanmoins gêné chez les Melnibonéens... Sont-ils cannibales pour aimer autant boire le sang des autres, des vaincus généralement, en apéritif ?



Cette histoire d'antihéros est plutôt intéressante, un roi malade et albinos que tout le monde voudrait voir mort surtout son cousin, son successeur au trône, car ils le jugent trop faible pour être un vrai Melnibonéen.



Mais par amour, les comportements peuvent changer comme nous le prouve son cousin, pour l'amour du pouvoir et des conquêtes, et Elric, pour l'amour de sa reine. À eux 2, ils vont révéler des comportements ultra-destructeurs envers leur patrie. La suite promet donc d'être des plus intéressantes.



Par contre, je ne suis pas sûre que cela me donnera envie de lire le roman associé, trop sanguinaire et violent à mon goût. En BD, cela ne me dérange pas, j'ai déjà lu des séries au nom évocateur (« 666 » et « 6666 » ^^), mais pas en roman.



À la fin de cet album, nous avons le plaisir de découvrir 16 pages d'illustrations et d'explications sur la création de cette BD, c'est le privilège de la première édition puisque cette BD sortira dans les bacs le 22 mai!!



C'est finalement la partie de la BD qui m'a le plus plu car on découvre les ébauches des personnages principaux ainsi que de leurs armes. C'est un groupe d'artistes français qui a réalisé cette BD avec l'accord de son auteur initial. Nous avons donc des crayonnés, certains faits au stylo noir au trait très précis par-dessus le crayon à papier, et des dessins encrés. Les esquisses pour Elric, sa reine et le jeune garçon que l'on voit à la fin de ce tome sont particulièrement superbes.



La dernière explication sur le travail commun de 3 dessinateurs est ce qui m'a le plus intéressée et que j'ai aimé détailler pour mieux en comprendre et en voir le dessin :-)



Nous avons également droit à la fin de ce bonus à un hommage donné à l'univers d'Elric par différents artistes français. Ils ont donc dessiné Elric tel qu'ils le voyaient ou son arme si particulière ou encore un autre élément de son univers.



L'univers et la mythologie créé autour d'Elric est certes assez complexe mais ils me donnent très envie de découvrir la suite de cette BD dont je suivrais la sortie. La série est prévue pour être composée de 4 tomes. À voir si la série complète me donne envie d'en lire le roman de fantasy dont elle est issue.



Comme vous l'aurez compris, je vous conseille donc de découvrir cette BD dont l'équipe est entièrement française que vous soyez connaisseur d'Elric et de M. Moorcock ou simple novice de ce type d'univers comme moi :-)



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)

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Jason et la toison d'or, tome 1 : Premières a..

Je ne sais pas si vous avez un jour regardé ce film Jason et les Argonautes datant de 1963 et réalisé par Don Chaffey. Moi, étant gamin, ça me faisait monter au rideau.

Un ami bien au courant m’a offert le premier tome de ce mythe décliné en mode BD. C’était une excellente idée. La mythologie se prête volontiers à l’image.



L’album est consacré aux origines du conflit entre Jason, dépossédé de son trône et de son rang, et son oncle Pélias, l’usurpateur. Comment Jason fut éduqué par Chiron, le meilleur des instructeurs du temps et accessoirement centaure. Comment, une fois informé de son héritage, il partit confronter Pélias. Comment, à la suite d’un curieux dialogue entre les deux hommes (curieux si l’on oublie que les dieux pilotent le héros pour se venger de Pélias), il en vint à monter l’équipe des Argonautes pour s’en aller en Colchide récupérer la Toison d’Or. En creux, l’album décrit aussi l’origine plus méconnue du mythe de la toison.



La qualité du mythe suffit à rendre l’histoire prenante. Certains dieux comme Héra et Athéna y jouent les guest stars et la « communauté de la toison » inclue une sacrée palanquée d’acteurs de premier plan : Héraclès, Thésée, Orphée, Castor et Pollux (les deux frères d’Hélène de Troie). Le dessin d’Alexandre Jubran est très bon, même si je trouve qu’il procure parfois à ses personnages des mimiques naïves voire comique, à l’opposé du tragique du mythe. La naïveté des personnages en général est ce qui m’a le moins convaincu. Il leur manque cette profondeur née de l’expérience qu’ils ont forcément acquis par le passé. Je ne parle même pas du comportement teubé des habitants de la Béotie censés tous abriter un seul neurone dans leurs cerveaux qui sonnent creux (réputation évidemment propagée par Athènes).



Le dossier de Luc Ferry n’apporte pas grand-chose. Il se contente essentiellement de raconter à sa façon le mythe (que l’on vient de lire en BD) en glissant quelques généralisations, comme l’association du personnage de Jason à la notion de justice. Toutefois j’ai apprécié d’apprendre à l’occasion l’origine du nom Hellespont attribué au détroit des Dardanelles dans l’antiquité, et les dossiers sont toujours illustrés d’intéressantes reproductions de tableaux qui donnent une idée de la vision du mythe à travers les siècles.



J’ai déjà acheté le tome 2 mais j’ai appris avec déception que je vais devoir attendre le printemps pour le tome 3.

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L'Iliade, tome 1 : La pomme de discorde (BD)

La mythologie grecque est un de mes pêchers mignons depuis que j ai mené un projet mythologie avec mes élèves il y a quelques années.

La guerre de Troie n est pas ce qu' il y a de plus facile à aborder.



On ne sait pas vraiment à quel public est destinée cette trilogie. le côté pédagogique de Luc Ferry me ferait pencher pour un public jeune. Mais le scénario avec des flash back notamment me ferait plutôt pencher pour un public plus âgé. Je suis partagée. Pour un public jeune ou novice au niveau mythologie , je trouve le scénario vraiment compliqué et un peu fouillis (pourquoi ne pas commencer par le début?). Pour un public plus âgé, il manque aussi des éléments et le même reproche c est fouillis. Si on n a jamais lu de mythologie grecque, on est vraiment perdu.



Au niveau des dessins on a du mal à savoir qui est qui. Ensuite, certaines scènes sont justes inimaginables. Les déesses qui se traitent de chiennes et qui en seraient presque à se rouler dans la boue c est pas hyper crédible.



Dans ce tome 1, l histoire commence avec les grecs souffrant de la peste, un conflit entre agamnon et Achille à propos de leurs préférées.

On assiste à quelques flashback le mariage de thetis et du roi Pelee qui donne l occasion à Eris de semer la discorde avec sa pomme et son inscription "a la plus belle" ou encore la naissance de Paris.

Les dieux et déesses soutiennent leur camp favori: Athena et Hera soutiennent les grecs et Aphrodite et Ares les Troyens et influencent le cours des événements.



J ai quand même pris plaisir à lire cette version de l Iliade en images. Les dessins sont assez sympas notamment avec cette double page où les dieux se penchent sur Troie.

J ai un gros regret: celui de ne pas voir Hélène. Elle est quand même au coeur de l histoire.

Quand à l encart de Luc-Ferry , je n accroche pas. J avais lu l essai la sagesse des mythes et déjà je n avais pas du tout accroché .
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L'Iliade, tome 2 : La guerre des Dieux (BD)

Comme pour le premier tome, je ressors de cette lecture pas tout à fait convaincue : le récit me semble trop parcellaire pour une oeuvre sensée mettre un grand classique de la littérature mondiale à la portée de tous.

Je reste persuadée que des lecteurs qui ne connaîtraient pas un minimum l'Iliade seraient perdus au milieu des nombreux personnages des deux camps, des Dieux qui se mêlent de leurs conflits, tous ces éléments livrés avec très peu d'explications.



En plus, les dessins ne m'ont pas trop plu : les traits des personnages très marqués (parfois à peine reconnaissables d'une vignette à l'autre), les couleurs sont top franches à mon goût, pas vraiment à l'image de la couverture (d'ailleurs, le Patrocle de la couverture est très blond alors que celui dans la B.D. est brun, sans compter que le deuxième tome s'achève avant qu'Achille ne retrouve le corps de son cousin).



Enfin bref, ça n'a pas été une lecture très plaisante...

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L'Iliade, tome 1 : La pomme de discorde (BD)

Je connais un peu l'histoire de l'Iliade que j'ai découverte à travers différentes adaptations et j'avoue que j'ai été un peu surprise que le récit commence alors que la guerre au pied des remparts de Troie dure depuis dix ans déjà. Et j'ai donc appris que le texte d'Homère s'ouvrait lui aussi à ce stade de l'histoire.

Puis le récit de la guerre de Troie se poursuit, entrecoupé de flash-back qui viennent expliquer les origines du conflit et le rôle des Dieux qui l'ont provoquée.



Je ne suis pas sûre que des lecteurs qui ne connaîtraient pas un minimum l'Iliade ne seraient pas perdus au milieu des nombreux personnages des deux camps, des Dieux qui se mêlent de leurs conflits (ou plutôt qui les provoquent), tous ces éléments étant livrés avec très peu d'explications.



En plus, les dessins ne m'ont pas trop plu : les traits des personnages très marqués, les couleurs sont top franches à mon goût, pas vraiment à l'image de la couverture (dont l'illustration ne correspond d'ailleurs à aucun des épisodes racontés dans le premier tome).



Je ressors de cette lecture pas tout à fait convaincue : le récit est un peu trop parcellaire pour une œuvre sensée mettre un grand classique de la littérature mondiale à la portée de tous.
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Jason et la toison d'or, tome 1 : Premières a..

Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d'éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l'hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C'est dans cette optique que Glénat lance sa collection "La Sagesse des mythes", qui veut faire découvrir les textes fondateurs originels (des récits du Ier millénaire avant J.-C. conçu par et pour des gens du Ier millénaire avant J.-C., c'est casse gueule à retranscrire tel quel pour un public du XXIe siècle après J.-C.), avec l'ancien ministre de l'Education Nationale Luc Ferry au script (un repoussoir pour moi), Clotilde Bruneau au scénario (un aimant assurément), Didier Poli au storyboard (un aimant assurément lui aussi), et divers artistes pour assurer aux dessins et aux couleurs…





Dans ce tome 1, intitulé "Premières armes", le jeune Jason élevé loin des hommes par le centaure Chiron apprend la vérité sur son passé et décide de se confronter à celui qui lui a tout volé… C'est en Thessalie, dans la capitale de Iolcos que possédé par les dieux il incite l'usurpateur Pélias à lui lancer le défi de trouver et ramener la Toison de Colchide... Car les dieux ont un plan pour eux : le va-nu pied doit devenir un héros adulé, pour rendre la justice et châtier un souverain impie qui lui doit devenir un criminel honni… (Mais attention, les dieux sont joueurs : la roue peut tourner et le justicier peut être châtié à son tour pour ne pas respecter sa place de pion dans l'ordre établi par les puissants !) Jason rassemble les héros de toute la Grèce et c'est à bord du vaisseau Argo qu'ils débutent une aventure à nulle autre pareille qui va les conduire au bout du monde…



Et bien c'était vachement cool et fun ! Luc Ferry arrête de compiler, cataloguer et concilier des mythes de sources différentes, divergentes et contradictoires, issues de divers époques, contrées et mentalités, pour marquer à la culotte les "Argonautiques" d'Apollonios de Rhodes (bon, je n'ai pas compris pourquoi l'usurpateur tuait ses neveux et pas son frère, et le préquel se déroulant à Thèbes est plus embrouillant qu'autre chose). Ce dernier était un conteur épique qui écrivait dans l'Antiquité l'équivalent de qu'ont été les romans-feuilletons au XIXe siècle et les séries télés au XXe siècle. Mieux, ici nous sommes non seulement dans la Quête du Héros aux mille et un visages, mais on plus peut-être dans la toute première incarnation d'un concept éternel : LA LIGUE DES JUSTICIERS ! JUSTICE FOREVER !!!



Avec une vraie narration, le super découpage de Didier Poli peut enfin se déployer et avec Alexandre Jubran aux dessins et Scarlett Smulkowski aux couleurs cela a sacrément de la gueule ! D'ailleurs, par moment j'ai presque autant kiffé que le Siegfried d'Alex Alice… (mais bon, c'est peut-être la fibre péplum qui a parlé ^^)





Sinon faisons un peu de mythologie comparée… ^^

Finalement on peut résumer l'histoire de Jason à celle d'un adolescent orphelin en quête de vengeance, élevé loin des hommes par une créature non-humaine, et qui au bout de sa quête va obtenir un objet en or d'une incomparable puissance gardé par un terrifiant dragon, avant de connaître à bonheur puis le malheur grâce à puis à cause de celle qui lui avait apporté fortune et gloire…

Ça ne vous rappelle rien ? Non, vraiment rien ?? Même pas un héros nordique aux yeux bleus et aux cheveux blond dans les exploits et la tragédie ont été popularisé par les opéras d'un certain Richard Wagner et les films d'un certain Fritz Lang ?
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La sagesse des mythes : La naissance des Di..

J'avais envie d'en connaître un peu plus sur la naissance des dieux de l'Olympe et en passant dans les rayons Bd, l'idée m'est venue de prendre ce volume.

J'étais attirée par le sujet en lui-même et en plus avec notre challenge historique je l'ai trouvé très approprié pour ce mois ci.

L'aperçu de la mythologie est très synthétique, on voit bien la chronologie des dieux par filiation, , Gaïa, Ouranos, Cronos, etc... puis l'arrivée de Zeus en haut de l'Olympe et la distribution des rôles dans le panthéon grec. Ce qui m'a le plus déçue c'est le dessin que je n'ai pas du tout aimé, c'est haché pas harmonieux du tout, les personnages ont l'air torturé et pris de folie à de nombreux moments. Et comme je suis très sensible à cet élément, ça m'a gâché un peu mon plaisir. Par contre je sais à quoi m'en tenir à présent sur les principaux occupants de l'Olympe et du Tartare.

A voir sur d'autres genres de support BD si vous avez des conseils à me donner !!!
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