Au fond, Ibn Zaydûn n’avait pas honte. Prendre son plaisir auprès d’Otba était aussi naturel qu’une balade dans un verger fleuri un soir de printemps. Coupable, il l’était seulement parce qu’il avait osé cueillir la fleur au sein de la maisonnée de la princesse. Pour sûr, Otba n’oserait jamais tout raconter à Wallâda. Elle savait qu’elle n’était rien pour lui, qu’une distraction, un fruit exotique qu’il avait été tenté de goûter, une manière peut-être de prouver qu’il n’était pas qu’un esclave consommé par son amour pour la redoutable princesse.