Djalâl ad-Dîn Rûmî

La vie et l'être de ce Bien-Aimé se trouvent derrière le voile : Ce voile n'est pas un voile, ce voile est une ouverture Qu'il soit derrière Le voile, ou que ce voile soit une ouverture,
Frappe à cette porte, car ce voile est une Ouverture.
O narcisse, sans yeux, sans bouche, tu es émerveillé.
Ce qui t’émerveille, c’est le visage des jeunes mariés du jardin.
Non, je me trompe, toi-même et ces jeunes mariées, les fleurs,
Vous êtes émerveillés par mon Roi caché.
Quel est celui qui en apparence cause le plaisir?
Quel est celui qui en apparence est triste?
Quel est celui qui, caché un moment loin de l’apparence, revient un instant, d’au-delà de, L’espace à l’apparence?
Dans le chemin de la recherche, il faut quelqu’un qui soit arrivé,
Quelqu’un qui ait renoncé à ce monde.
Cherche un remède pour ton regard :
Le monde entier Est, Lui, il faut avoir La Vision.
Tout les atomes qui sont dans l’air et dans le Ciel, pour nous sont des roseraies, des vergers,
Quoique l’or provient de la mine,
Chaque goutte d’eau est Une Magie :
Elle recèle la mer d’Oman.
Il est doux de contempler le visage du Roi :
La vision de l’âme du Bien-Aimé rend l’âme vivante.
En songe j’ai vue les tresses de Ton amour,
O Seigneur!
Qu’est-ce rêve bouleversant?
En toi se trouvent l’existence et le néant,
Toutes ta joie et ton chagrin sont Lui,
Tu ne possèdes pas les yeux pour Le voir,
Sinon tu verrais que, de la tête aux pieds, tu Es Lui.’