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Citation de gabylis


Hommes bénis, on les accueillait partout avec une sorte d'empressement superstitieux, comme des hôtes de bon présage. L'hiver, quand ils apparaissaient au seuil des fermes, leur havresac dégouttant de neige, leur barbe hérissée de glaçons, vite on se serrait autour de l'âtre pour leur faire place à l'air du feu; souvent même l'aïeul se levait de son fauteuil de chêne et les contraignait de s'y asseoir. Lisez la ballade de Kerglogor, telle que M.Luzel l'a contée, et vous verrez comme on leur faisait fête ! Crêpes de blé noir, châtaignes bouillies, et le flip délieur de langues ! Ah ! Les chanteurs de chansons avaient en ces jours bénis toute la Basse-Bretagne pour famille. Pas un vaisselier où ils n'eussent leur écuelle; pas une maison où leur couchée ne fût toujours prête, dans la chaleur saine de l'étable, auprès des chevaux ou des boeufs... On n'eût pas vu alors un Jean Rumengol, le plus habile ouvrier en vers qui fût jamais, errer trois jours et trois nuits dans la campagne gelée, sans un bouchon de paille où appuyer sa tête et, qui pis est, sans une croûte de pain à se fourrer dans le ventre.
- Malheur de Dieu ! faut-il que tout soit changé, les temps et les âmes ! ...
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