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Citation de fabriceverdure


Manet n’est guère habitué à voir des femmes peindre. Il vit au milieu d’un cercle d’artistes, tous des hommes, où les femmes sont des modèles, des amies, des compagnes – jamais des alter ego. Il ne manifeste d’abord qu’un intérêt mineur pour le travail de Berthe, il ne paraît pas captivé par sa peinture. Sans être du tout misogyne – il aime passionnément les femmes –, il souffre d’un a priori les concernant. Il est probable qu’il ne les croit pas capables, à supposer qu’elles puissent avoir une âme d’artiste, de la volonté et de la force nécessaires à la création, sinon à la carrière. Il connaît toutes les difficultés du long chemin qui conduit à l’art, il ne conçoit pas qu’une femme se lance dans un pareil combat. Il aura cette phrase, assez méprisante, dans une lettre qu’il écrit, quelques mois après la rencontre, à Fantin-Latour : « Je suis de votre avis, les deux sœurs Morisot sont charmantes. C’est fâcheux qu’elles ne soient pas des hommes. Cependant, elles pourraient, comme femmes, servir la cause de la peinture en épousant chacune un académicien, et en mettant la discorde dans le camp de ces gâteux. »
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