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Citation de Cielvariable


Il gueulait tellement fort. J’avais entendu les exclamations du Dr Larivière : « C’est un garçon ! Il est vivant ! » Ça m’avait presque insultée. Je savais bien que mon moustique était vivant. Nous avions mené une rude bataille tous les deux dans la salle d’accouchement. Et nous l’avions gagnée.

Bien sûr qu’il était vivant. Mon fils criait déjà plus fort que les oiseaux sauvages. Il n’était pas tout bêtement vivant. Il était merveilleusement, extraordinairement vivant.

Mais l’aventure finissait là. Alors, j’ai fermé les yeux.

Une infirmière m’a tirée de ma torpeur. Pourtant, elle ne s’adressait pas à moi. « Veut-elle voir le bébé ? » Il y a eu un silence. Je me concentrais sur mes yeux fermés. Il fallait verrouiller les paupières. Je m’étais promis de ne pas regarder.

Les paupières ont cédé et j’ai vu deux bouts de pattes, rouges et plutôt vilaines, dépasser d’un morceau de tissu. Le drôle faisait du vélo ! Un poing minuscule s’est libéré et s’est mis à battre l’air furieusement.

Le Dr Larivière a dû remarquer que j’observais mon moustique. Il m’a demandé si je voulais le voir. C’était stupide ! Je le voyais déjà. Mais j’avais compris : il m’offrait de le voir d’un peu plus près. De lui toucher, de le respirer, de l’embrasser. De le prendre dans mes bras…

J’ai dit non. Très calmement. Et je me suis relevée pour m’asseoir dans le lit.

Il hurlait toujours. Je le voyais mieux maintenant. Il était horriblement minuscule. Désespérément petit. Ça m’a déprimée. L’aventure était-elle vraiment terminée ?
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