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Citation de enzo92320


Misère ! Je me déteste chaque jour davantage. Mon ventre me hante. Je me place pendant de longs moments à l’observer dans la glace trop fidèle de notre armoire. D’horribles sensations me traversent. Et la certitude tenace que le volume de la graisse qui m’entoure s’amplifie à la semaine, que l’enflure croît à vue d’œil et que dans quelques années mon corps sera difforme. J’en viens même à haïr tout ce qui lui appartient : poils, ongles, sexe ! J’imagine le dégoût des femmes pour mes membres. Ces muscles sinueux qu’elles caressaient des yeux, leur désir, tout me lâche. J’en pleurerais. Faire l’amour me lasse désormais. J’ai perdu le goût au plaisir. Et puis j’ai l’impression qu’Odile ne m’aime plus parce que je suis trop gros. Je me sens incapable de jouissances triomphantes. Je ne les mérite pas. Ai-je aimé autre chose que mon propre corps, ma propre force ? Je les hais à présent puisqu’ils me trahissent.

Comment faire taire mon corps ? Je sais qu’il parle aux étrangers, qu’il révèle mon âge et mes faiblesses. Tous les corps parlent. Lorsque je marche dans les rues, j’imagine les passants commenter en leur for intérieur : “Ce qu’il peut être gros ! Tu as vu ce ventre ! Il est vraiment bouffi ! J’ai horreur des hommes gros, ils me répugnent, leur graisse me fait vomir”.
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