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Citation de enjie77


Lena et Fillide emménagèrent dans une grande maison de la via dell'Occa que le pape avait réquisitionnée. Anxieux de retrouver Anna, je partis à sa recherche avec Mario. Le délai expirait à deux heures. A quatre heures, à force de battre les quais, lieu de rendez-vous des chats et des perroquets, nous tombâmes sur un attroupement de curieux. Je craignais qu'Anne ne se fût jetée dans le Tibre pour échapper aux sbires. Une femme attachée toute nue sur un âne était conduite en prison. Quatre gendarmes pontificaux l'escortaient. Chacun levait son fouet à tour de rôle et la fustigeait en cadence : un coup tous les deux pas de l'aliboron. Je me souvenais de ce que m'avait dit Pietro Moroni, au sujet des juifs qu'on promène nus sur le Corso, pendant le carnaval, en signe de dérision et de mépris.
Je n'eus pas besoin d'écarter les curieux pour reconnaître la crinière flamboyante. L'humiliation s'ajoutait au châtiment. A celle qui avait montré une modestie si émouvante quand elle avait posé pour la Madeleine repentie, et qui, en Madone du Repos en Egypte, s'était abandonnée avec un naturel si touchant à son instinct maternel, ni la douleur ni la honte n'arrachaient un cri. Ses mains qui pendaient inertes contre les flancs du quadrupède, n'avaient plus la force de cacher ce que les badauds lorgnaient en ricanant.
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