En ce triste après-midi de février 1947, les membres de la Chambre des communes attendaient dans l'ombre glaciale et mélancolique de leur prestigieuse enceinte sans chauffage que le Premier ministre monte à la tribune pour prononcer l'oraison funèbre de l'Empire britannique. Sur les bancs de l'opposition trônait, comme une figure de proue, Winston Churchill, lourde masse granitique enveloppée d'un pardessus noir.