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Citation de Ecureuil


On peut faire l'hypothèse raisonnable que nombre d'animaux associés à l'humain se vivent plutôt comme des extensions de l'identité de l'homme avec qui ils partagent la vie que comme des identités autonomes sensu stricto. L'identité de l'animal s'appuie sur une longue familiarité réciproque. Certains propriétaires de chien parlent de leur compagnon comme [de l'une] des parties d'une personne virtuelle dont ils sont eux-mêmes partie intégrante. La "personne" n'est plus superposable à un individu biologique mais à une entité sociale qui s'individualise à travers une histoire culturelle […]. La "personne" devient une espèce d'arrangement d'identités hétéronomes liées ensembles par un passé commun, des intérêts qui se recoupent et des affects partagés. Le chien ne devient pas une extension du "soi social" de son propriétaire comme on l'a dit parfois ; l'identité du maître et celle du chien se nourrissent intrinsèquement de la relation à l'autre. Dire que le propriétaire construit activement l'identité du chien est une affirmation sans doute vraie mais certainement partielle : l'humain construit conjointement et activement son identité autant que celle du chien, en façonnant leur identité commune.

(Postface Dissoudre la nature dans la culture, p. 373)
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