Des phrases suintent des murs
Des phrases suintent des murs ou du plafond
de mon crâne. Des mots en forme de grenouille
ou de têtards. Des grappes gluantes
d’idées informes et de pensées imprononçables
s’enfuient des herbes remuées par le courant.
Mon souffle se colle aux nuages qui cachent
la lumière. Je lisse la pierre de lait de ma page
frissonner sous les mouvements du ciel
et cueillir les ombres venues s’y frotter.
J’ai appris ça dans l’enfance. Ne rien faire
attendre. Les murmures nous prennent
tôt ou tard dans leurs bras.