XVIII
Mes haut-de-chausses (qui furent vôtres jadis,
avant qu’à Pavie nous nous fussions salués),
enserreront sous peu en un méchant filet
celui qui ne prévient leur futur préjudice.
Imaginez un peu une figue bien mûre,
et vous aurez notion de leur forme actuelle ;
et les œillets où passe le cordon rappellent
les créneaux tout rongés à la cime d’un mur.
À celui qui voudrait décrire les talons,
les accrocs et pertuis et culotte et genoux,
il lui faudrait noircir de mots une région.
Les coutures ne sont plus que grouillis de poux,
on croirait un habit porté par des Teutons,
ou bien le Dôme avec fenêtres baies et trous.
Dois-je donner des précisions ?
Il a plus d’orifices qu’un tamis n’en a,
et pis encor ma bourse est vide, elle est à plat.
Je sais que tu entends cela,
ce que je voudrais dire est je pense assez clair.
Quand même je le dis : j’en veux une autre paire.
//édition bilingue de Christophe Mileschi