AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Vous voulez savoir ce que nous inspiraient les Agents canopéens à l’époque de la Glace.
C’était d’ordinaire Johor qui venait, mais lui ou un autre arrivait sans prévenir – et fortuitement, selon toute apparence – pour rester plus ou moins longtemps, et durant ces agréables visites, qu’on attendait toujours avec impatience, nous donnait des conseils, nous montrait comment utiliser plus efficacement les ressources de notre planète, nous suggérait de nouveaux appareils, méthodes et techniques. Et puis partait sans jamais nous dire quand aurait lieu la prochaine visite de Canopus.
Les Agents canopéens ne différaient guère les uns des autres. Moi-même, comme mes rares congénères ayant été emmenés sur d’autres Planètes Colonisées pour y recevoir instruction et formations de diverses natures, savions qu’il fallait reconnaître à tous les fonctionnaires du Service colonial canopéen une indéniable autorité. Mais c’était là l’expression de qualités intimes, non celle de quelque position hiérarchique. Sur ces autres mondes, il était toujours aisé de distinguer les Canopéens des indigènes – une fois qu’on avait appris quoi regarder. Et cela nous rendait plus conscients de ce qu’ils apportaient à notre Planète 8.
Tout ce qui avait été planifié, construit, fabriqué sur celle-ci – tout ce qui n’y était pas naturel – l’avait été conformément à leurs spécifications. C’était à eux, à Canopus, que notre espèce devait sa présence sur ce monde. Ils nous avaient emmenés ici après nous avoir créés à partir de lignées originaires de divers mondes.
Il n’est donc pas pertinent de parler d’obéissance : parle-t-on d’obéissance lorsqu’il s’agit de revenir à sa propre origine, à son existence même ?
Ou parle-t-on de rébellion…
Une rébellion faillit advenir, à une occasion :
Lorsque Johor nous enjoignit d’encercler notre petit globe d’un haut mur épais, et nous expliqua comment obtenir des matériaux de construction qui nous étaient inconnus à l’époque. Il nous fallait mélanger dans certaines proportions bien précises des produits chimiques avec nos propres pierres locales broyées. Ériger ce mur allait mobiliser toute notre force, tous nos efforts et toutes nos ressources pendant un long moment.
Nous soulignâmes ce point : comme s’il y avait des chances que Canopus ne fût pas déjà au courant ! C’était là une… protestation, ainsi que nous l’appelions entre nous. Et telle fut la limite de notre « rébellion ». Le silence souriant de Johor nous rappela la nécessité de construire un mur.
Pour quoi faire ?
Nous allions le découvrir en temps voulu, fut sa réponse.
Commenter  J’apprécie          10









{* *}