Toutes les personnes racisées sont des génies de l’adaptation. Penser à ne paraître “trop” noire, arabe ou asiatique, adopter une manière de parler, de s’habiller, de rire, réfléchir aux musiques choisies en soirée, renoncer à porter des capuches pour éviter la police… Bref, la charge raciale, c’est tout planifier quand on évolue dans des milieux majoritairement blancs et qu’on ne l’est pas.
Cette banalité du mal, comme disait Hannah Arendt, n'incite pas à jouir de la souffrance des personnes noires et racisées, mais à trouver une satisfaction à ne pas être touché.e par cette souffrance, tout en profitant du système qui la met en place.
Aujourd'hui, le racisme systémique se fait discret et le racisme institutionnel plus que présent, nous assistons à un simulacre d'égalité où la légèreté d'être des uns est le revers de l'hypervigilance des autres.
C'est en fait une névrose collective de l'Occident, qui s'est persuadé que le racisme est le problème de celles et ceux qui le subissent. C'est en effet irrationnel et absurde. De fait, c'est aux personnes racisées que revient la charge empoisonnée du racisme.