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Critiques de Duiliu Zamfirescu (3)
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La vie à la campagne

Avec plus de 800 livres non encore « critiqués » dans ma bibliothèque babelio, et impatiente de donner de plus en plus d’aperçus (même rapides) de mes lectures (surtout roumaines) je ressens parfois l’envie de me faire aider. Voici que pour ce livre de 1939, réédité en 2008, dont j’ai beaucoup aimé la lecture en VO, ainsi que cette belle traduction, j’ai trouvé judicieux de laisser la parole à Alexandre Cioranescu, l’auteur d’une « Introduction ». Il vole à mon secours avec cette longue citation :



« “La vie à la campagne“, le roman que nous présentons ici, est le premier d’une série de cinq romans, dont les principaux personnages appartiennent à la famille Comaneșteanu. Les quatre ouvrages qui lui font suite s’intitulent “Athanase Scatiu” (1895), “La Guerre” (1897), “Orientations” (1901) et “Anna, ou ce qui ne se peut pas” (1911). Quant à “La vie à la campagne”, elle fut publiée dans les “Entretiens littéraires”, en 1894 – 1895, et éditée séparément en 1895, puis dans plusieurs autres éditions successives, qui témoignent toutes de son succès.

Il est évident que, dans ce cycle de romans, l’auteur se proposait de présenter une fresque de la société contemporaine, comme Balzac l’avait fait dans sa “Comédie humaine”, et, plus récemment, Émile Zola dans la série consacrée aux Rougon-Macquart. Cette fresque existe, bien qu’elle n’ait pas l’ampleur ni la richesse des couleurs de ces grands modèles. La Roumanie contemporaine s’y trouve présentée sous quelques-uns de ses aspects les plus caractéristiques ; les personnages ont en même temps cette variété et cet air de famille qui laissent deviner qu’ils ont été peints sur le vif.

D’ailleurs, à notre sens, c’est là que réside, pour ses lecteurs étrangers, l’intérêt du roman de Zamfirescu : dans la présentation d’un monde qu’ils ne connaissent pas, dans la peinture vivante et fidèle des sentiments les plus universels, au milieu du tableau particulier d’une société qui garde, pour celui qui l’approche, tout le charme des paysages inédits. Pour comprendre et pour aimer ce monde, on n’a pas besoin de lettres d’introduction ; le lecteur désireux de mieux s’expliquer les choses trouvera dans cette présentation seulement l’indication, bien sommaire et dépourvue de toute prétention, de la société qui servit de sujet à cette peinture et de la manière dont l’auteur s’y prit pour la représenter.

Le milieu dont l’écrivain se proposait de dresser le tableau dans cette suite de romans était déjà, à cette époque, en voie de désagrégation, et s’est presque complètement transformé depuis. Il s’agit de la noblesse terrienne, dont les origines se confondent avec celles de la première organisation sociale du pays, et qui, à travers des fluctuations et des renouvellements incessants, s’est maintenue jusque vers le milieu du XIXe siècle.

Après la Grande Guerre, cette classe reçut le coup de grâce par l’expropriation des terres et leur distribution aux paysans, opérations qui morcelèrent les grands domaines en une infinité de petits lots. Mais leurs propriétaires avaient commencé à disparaître avant même cette grande liquidation ; les causes de leur décadence sont à chercher dans les défaillances de la classe elle-même autant que dans la somme des conditions extérieures.



À ses commencements, la noblesse de Roumanie avait eu, comme dans tous les autres pays de l’Europe féodale, un double caractère rural et guerrier. Le caractère guerrier s’atténuant peu à peu, par suite de la décadence politique, les boyards ne furent plus que des courtisans des propriétaires. Ces derniers s’employaient à cultiver eux-mêmes leurs terres, jusqu’au moment où, attiré par la vie nouvelle des villes et par le charme encore plus puissant de l’étranger, et surtout de Paris, ils commencèrent à abandonner ces soins ménagers entre les mains des fermiers ou d’intermédiaires : ils quittèrent tous, ou presque tous leurs maisons de campagne pour les hôtels qu’ils possédaient déjà ou qu’ils se firent construire à la ville. »
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Le Hachereau

Je ne vais pas revenir éternellement sur les raisons pour lesquelles Mihail Sadoveanu est un écrivain controversé. À vrai dire, la lecture du « Hachereau » (« Baltagul » en roumain) vous en révélera assez dès les premières pages. Sa publication et sa traduction aux éditions Mondiales, avec préface de Pierre Abraham et quelques mots dithyrambiques pour « Mitrea Cocor », doivent néanmoins beaucoup à une certaine idéologie que vous aurez reconnue. Le roman date cependant de 1930, bien avant les véritables controverses et il est presque comique que la préface associe (dans la gloire) Mihail Sadoveanu à Tudor Arghezi, qui le haïssait et le taxait d'opportunisme. Sans vérification détaillée, la traduction a l'air complète (début, fin, longueur, même le chapitrage original paraît respecté). Si l'on en croit Profira Sadoveanu, fille de l'auteur, l'idée originale serait venue d'un hachereau qu'on aurait offert à son père, qui se serait demandé ce qu'une canaille pourrait faire d'une telle arme. Puis un voyage dans la montagne aurait inspiré une bonne partie du périple de l'héroïne. Des années plus tard, l'auteur aurait surpris une conversation d'un montagnard qui disait que tout le monde lui demandait en passant où était mort Nechifor Lipan, pensant que « Le Hachereau » racontait évidemment une histoire vraie. Le voyage a inspiré le roman qui inspire à son tour le voyage. Ceci pour illustrer la portée que l’œuvre de Mihail Sadoveanu a eue et continue partiellement à avoir. Les ressorts en sont assez simples, voire universels, avec au centre la vengeance (cf. la tragédie grecque ou la « revenge tragedy » anglaise). Le romancier a écrit quelque chose comme 120 volumes, dont beaucoup avant 1930. En France, nous avons connu « Mitrea Cocor », désuet pour les raisons idéologiques évoquées plus haut et « Le Hachereau », publié sans doute pour les mêmes raisons, finalement assez mauvaises au regard du texte. Certes, il y eut également d'assez nombreuses traductions en français publiées en Roumanie. Mais on est bien loin d'avoir ne serait-ce qu'un début de tri…
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Fara titlu Poeme si nuvele

Duiliu Zamfirescu est connu surtout pour « La vie à la campagne », mais cela me semble toujours intéressant de ne pas se cantonner aux seules œuvres les plus lues quand on apprécie un auteur. Le titre est ici une absence de titre puisqu’il se traduit par « Sans titre. Poèmes et nouvelles (1883) ».

C’est un volume hétérogène dont les textes sont plutôt courts. Le principal intérêt de ce livre c’est qu’il « existe ». Grâce à la numérisation, on peut encore le lire, car il ne semble pas avoir été réédité. Sur wikisource on ne trouve, sauf erreur de ma part, que les poèmes qui relèvent d’un romantisme assez réaliste aux accents symbolistes. Pour les nouvelles j’ai posté quelques citations et je retiens surtout celle intitulée « La Solitude » qui se termine par ces mots en français : « Amis, je suis la solitude ».

Les quatre dernières pages (Unde de vară [Ondes estivales]) sont consacrées à des aphorismes tels que : « La littérature est le testament d’un peuple » ou « L’âme est l’aile de l’homme. C’est pour cela que beaucoup volent à pied ».

Une lecture qui n’est guère déplaisante, malgré son côté un peu désuet.

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