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Citation de VincentGloeckler


Quand mon frère part, c’est comme si le soleil s’éteignait, tout devient plat, petit, vague, les taches sur le sol et les auréoles de sueur vous sautent tout à coup aux yeux, tout est déprimant de banalité et les gens s’irritent, s’excèdent mutuellement. Les invités se sentent quelconques et pleins de dégoût, ils commencent à se demander ce qu’ils font là au juste, pourquoi ils sont tous venus ici, au milieu de nulle part, tortorer de la bouffe en conserve insipide et écraser des moustiques sur leur peau. Je devine que c’est la raison pour laquelle certaines personnes ne veulent pas rencontrer mon frère trop souvent, alors même qu’il est sans conteste absolument génial : son départ est dur à encaisser, c’est difficile de revenir à sa propre réalité minable, à ses tas de cendre et à ses diamants dépolis qui s’avèrent de la verroterie en toc. Qui aurait besoin de cela dans son quotidien, qui voudrait voir ainsi sa vie, encore et encore, qui donc ? Qui voudrait se rappeler combien sa vie est nulle, que sa vie c’est creuser son sillon chaque jour, ce que veut dire s’assoir jour après jour dans sa pièce et regarder la même série télé sur cassette vidéo, qui donc ?
(p.172-173)
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