Ed McBain

Carella se rappelait avoir grandi dans ce quartier où les rythmes étaient encore italiens, où des stations de radio de langue italienne diffusaient encore des chansons comme "La Tarentella", "O Sole Mio" et " Funiculi-Funicula", la musique s'échappant dans l'air estival par les fenêtres ouvertes d'un bout à l'autre de la rue. Il se souvenait qu'il aidait son père à la boulangerie le week-end, quand il y avait affluence, qu'il pétrissait la pâte à pain tandis que son père se chargeait de la pâtisserie, art plus délicat. Les mains couvertes de farine, Carella pétrissait la pâte. Lorsqu'il avait quatorze, quinze ans - il avait eu une puberté tardive, qui s'en souvenait à présent ? -, il s'était mis à penser que la pâte ressemblait à des seins de fille. A ceux de Margie Gannon, en fait, parce que c'était après sa première séance de pelotage sérieux avec elle.