Edmée Gaubert

il y a toujours de bonnes raisons à tout. Des raisons qui étaient adaptées au moment, à la situation, aux enjeux de la Vie d'un instant précis. L'erreur à mon sens serait de vouloir saisir ces événements passés en fonction de la distance prise aujourd'hui ou des connaissances nouvelles acquises depuis. Ce sont les terribles et totalement inutiles phrases, du style : "Ah si j'avais su !" "Je n'aurai jamais dû" que j'entends souvent. Les pensées avec lesquelles on fabrique la culpabilité, les regrets, les remords qui pourrissent et rongent notre énergie de Vie. Car à l'époque, vous avez agi comme il vous semblait juste compte-tenu de vos connaissances et de votre ignorance : aujourd'hui n'est pas comme hier et ne sera pas comme demain !

Pourtant, je me suis accroché, j'ai grandi sans problème Il fallait que je sois discret. Il fallait que je reste petit pour ne gêner ni Elle ni Lui. Mais qui se préoccupait réellement de moi ? Personne ! Je n'existais pas, moi le béé de la blessure d'amour, le bébé de l'indifférence. Je suis né, tout bouché.
[...]
Cette maman n'a jamais perçu l'influence que sa déception avait eue sur son enfant à naître.
Lui, l'Être à accueillir, il s'est refermé. Il ne se montre pas. Pour dire quelque chose, il fait des boutons d'eczéma. Des boutons qui n'en finissent pas de dire son désarroi. La certitude qu'il n'existe pas. Qu'il n'a pas sa place dans ce couple-là...

Tous les jours par la pensée, elle me repoussait. Tous les jours cela veut dire à chaque instant, à chaque instant de la journée. J'étais devenu son obsession, sa bête noire à chasser.
Vous n'imaginez pas la puissance des pensées ainsi focalisées sur votre personne. C'est très, très impressionnant. Un flot d'énergies qui vous enrobe et vous enlève. Parfois j'avais du mal à rester accroché. J'avais décidé de ne pas résister trop longtemps. L'expérience du rejet n'est pas si simple à faire. Elle était comprise dans le prix que j'avais décidé de payer pour expérimenter ce petit temps de matérialité.

L'annonce de la venue d'un enfant est le premier acte social qui l'inscrit dans le monde des Humains : le premier accueil virtuel dans le groupe. Les ambiances d'accueil sont multiples et variées et ressemblent à tous les climats qui existent sur notre planète.Cela va des froids intenses des pôles qui gèlent toute vie comme la peur peut les représenter, aux chaleurs torrides qui dessèchent la peau et le coeur comme la colère peut les manifester. La tristesse nous entraînera sous les cieux humides des dépressions coupées de quelques accalmies mélancoliques avec nuages plutôt gris.

Un jour pourtant, une institutrice de maternelle s'étonna des dessins de l'enfant. Il dessinait sans cesse des bonshommes de neige. Des pages entières de bonshommes de neige. Il avait trouvé ce moyen pour parler, à sa façon, de son histoire.
Le jour où ses parents acceptèrent de lui révéler le secret de ses origines, il avait quatre ans. Ses bonshommes alors sortirent de la neige où il les enfermait. Ils devinrent de vrais bonshommes humains.

Il a baigné ainsi dans cette ambiance glauque, totalement insécurisé. Sans savoir ce qui s'était passé. Personne n'a pensé à lui expliquer au bébé, ce qui était arrivé.Hélas, peu de gens savent encore qu'il est indispensable de verbaliser, pour donner l'information, pour sécuriser les fœtus ou les bébés, car ceux-ci se sentent toujours responsables de ce qui arrive à leur maman.

... si ce passé [intrautérin] vous intrigue et vous intéresse, peut-être allez-vous découvrir au fond de vos cellules "quelque chose" qui raconte une histoire : la vôtre. Neuf mois de mystères, neuf mois de secrets, neuf mois d'invisible, neuf mois d'impossible possible que l'on ne peut encore totalement expliquer, cela compte dans votre histoire !

Connaître comment s'est déroulé notre naissance peut être un élément précieux pour mieux comprendre et agir et transformer certaines attitudes que nous développons dans notre Vie. D'autant plus qu'aujour-d'hui certaines expériences montrent que l'accueil des nouveaux êtres ne se passe pas de la meilleure des façons.

Le petit garçon est né, petite crevette, aux yeux exorbités de terreur. Les yeux de ceux qui ont vu la mort en face.
La plupart des enfants dont la mère a perdu un proche ou a été confronté à un drame familial pendant sa grossesse, ont ces yeux-là. Ils ont un besoin vital de savoir ce qui s'est passé [...].

Mon souci principal en écrivant ce livre est de transmettre des informations à partir d 'histoires issues de mes expériences de thérapeute, de l'histoire de ma vie, de mes ressentis, concernant les phénomènes qui peuvent se dérouler depuis la conception d'un être jusqu'à sa naissance.