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Citation de SZRAMOWO


Ceci est une vieille histoire, qui datera tantôt de dix ans.
Le 15 avril 1846, on lisait dans tous les grands journaux de Paris l’annonce suivante :
« Un jeune homme de bonne famille, ancien élève d’une école du gouvernement, ayant étudié dix ans les mines, la fonte, la forge, la comptabilité et l’exploitation des coupes de bois, désirerait trouver dans sa spécialité un emploi honorable. Écrire à Paris, poste restante, à M. L. M. D. O. »
La propriétaire des belles forges d’Arlange, Mme Benoît, était alors à Paris, dans son petit hôtel de la rue Saint-Dominique ; mais elle ne lisait jamais les journaux. Pourquoi les aurait-elle lus ? Elle ne cherchait pas un employé pour sa forge, mais un mari pour sa fille.
Mme Benoît, dont l’humeur et la figure ont bien changé depuis dix ans, était en ce temps-là une person ne tout à fait aimable. Elle jouissait délicieusement de cette seconde jeunesse que la nature n’accorde pas à toutes les femmes, et qui s’étend entre la quarantième et la cinquantième année. Son embonpoint un peu majestueux lui donnait l’aspect d’une fleur très épanouie, mais personne en la voyant ne songeait à une fleur fanée. Ses petits yeux étincelaient du même feu qu’à vingt ans ; ses cheveux n’avaient pas blanchi, ses dents ne s’étaient pas allongées ; ses joues et ses mentons resplendissaient de cette fraîcheur vigoureuse, luisante et sans duvet qui distingue la seconde jeunesse de la première. Ses bras et ses épaules auraient fait envie à beaucoup de jeunes femmes. Son pied s’était un peu écrasé sous un poids de quatre-vingts kilogrammes, mais sa petite main rose et potelée brillait encore au milieu des bagues et des bracelets comme un bijou entre des bijoux.
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