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Citations de Edmond About (71)


Edmond About
Nous sommes les héritiers de tous ceux qui sont morts,
les associés de tous ceux qui vivent,
la providence de tous ceux qui naîtront.
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Lorsqu’on lui mit l’atlas sous les yeux, il s’écria d’abord avec un profond dédain : « Ça, la France ! » Mais bientôt deux larmes de tendresse échappées de ses yeux arrosèrent l’Ardèche et la Gironde. Il baisa la carte et dit avec une émotion qui gagna presque tous les assistants :
« Pardonne-moi ma pauvre vieille, d’avoir insulté à ton malheur ! Ces scélérats que nous avions rossés partout, ont profité de mon sommeil pour rogner tes frontières ; mais petite ou grande, riche ou pauvre, tu es ma mère, et je t’aime comme un bon fils !
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Apprenez, ma chère enfant, que la danse et la politique sont jumelles. Chercher à plaire, courtiser le public, avoir l’œil sur le chef d’orchestre, composer son visage, changer à chaque instant de couleur et d’habit, sauter de gauche à droite et de droite à gauche, se retourner lestement, retomber sur ses pieds, sourire avec des larmes plein les yeux, n’est-ce pas en quelques mots le programme de la danse et de la politique ?
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Edmond About
Robert de Bonnieres sur About :

M. About n'avait pas encore trente-neuf ans. Il était alors tout blond, au lieu d'être tout gris comme il est à présent, et n'avait point encore de poches sous les yeux.
Toute sa barbe, le nez un peu fort, l'œil vif et pétillant, les cheveux épais et drus marchant tout d'une pièce, ramassé, râblé, un peu solennel et dandinant, parlant facilement, caustique avec de feintes modesties, tranchant et riant, n'ayant qu'une pointe, mais acérée, un hanneton nourri de miel et de verjus.
Enfin plus jeune et ressemblant mieux au portrait sur fond bleu que M. Baudry a fait de lui en t872 ou1873.
M. About se montrait bon enfant, galant et spirituel, bien qu'on sentît qu'il se lâchât un peu trop dans les mots aussi bien que dans les attitudes et toute la personne. Car il n'a ni le goût parfait, ni la mesure. Ses familiarités soudaines se tournaient facilement en une camaraderie impertinente mais qui n'était voulue que par gène et manque d'usage. Il se retenait le premier jour, mais il débordaitau second. C'était très bien un homme à pousser ce compliment « Mais, Madame, vous n'êtes pas si sotte que M. X. m'avait dit." Il a de ces mots qui vous laissent coi. Bref, il avait l'art d'interloquer les gens par des façons particulières.
On appelle quelquefois cela avoir de l'esprit.
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Nous avons tous besoin les uns des autres, car nos besoins sont toujours plus variés que nos aptitudes.
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L’homme est ainsi bâti que d’étape en étape il considère
son point d’arrivée comme un nouveau point de départ.
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Edmond About
- Une fois mariée, vous allez encore la soigner ?
- Faut-il la laisser mourir sans secours ?
- Dame ! Pourquoi l’épouse-t-on ? Ce n’est pas pour qu’elle soit éternelle ?
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Les brigands ne sont pas en Grèce, comme dans les autres pays, une classe entièrement séparée de la société. J’ai dit que chaque troupe avait son directeur, son impresario dans une ville, quelquefois dans la capitale, quelquefois à la cour.
Les subalternes rentrent souvent dans la vie civile ; souvent aussi le paysan se fait brigand pour quelques semaines, lorsqu’il sait un bon coup à faire. Il retourne ensuite à son champ. La Grèce est le pays du monde où l’occasion a fait le plus de larrons. Un habitant d’Athènes, un français, me racontait qu’un jour son domestique l’aborda d’un air timide en roulant son bonnet entre ses mains : " tu as quelque chose à me demander ?
- Oui, effendi, mais je n’ose.
- Ose toujours.
- Effendi, je voudrais aller un mois dans la montagne.
- Dans la montagne ! Et pourquoi faire ?
- Pour me dégourdir, sauf votre respect, effendi.
Je me rouille ici. Vous êtes ici dans Athènes un tas de civilisés (je ne le dis pas pour vous offenser), et j’ai peur de me gâter au milieu de vous. " le maître, touché de ces bonnes raisons, permit à son valet un mois de chasse à l’homme. Il revint à l’expiration de son congé, et ne déroba pas une épingle dans la maison.
On m’a conté l’histoire d’un pauvre gendarme qui aspirait depuis plusieurs années aux galons de caporal. Il était bon soldat, assez brave, et le moins indiscipliné de sa compagnie ; mais il n’avait d’autre protecteur que lui- Même, et c’était peu. Il déserta et se fit brigand. Dans cette nouvelle profession, ses petits talents se firent jour, et il fut bientôt connu de tous les chefs de la gendarmerie. On essaya de le prendre, et on le manqua cinq ou six fois.
En désespoir de cause on lui envoya un parlementaire.
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Le sauvetage du pauvre duc n’était pas une opération facile. Le baron n’en serait jamais venu à bout, sans un auxiliaire puissant, la vanité. Elle surnageait encore un peu, dans ce triste naufrage de toutes les vertus aristocratiques ; Monsieur de Sanglié le prit par là, comme on arrête un noyé par les cheveux.
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Edmond About
Nous sommes les héritiers de tous ceux qui sont morts, les associés de tous ceux qui vivent, la providence de tous ceux qui naîtront
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"Je lègue mon cœur à la patrie, mon souvenir à la nature, mon exemple à l'armée, ma haine à la perfide Albion, mille écus à Gothon, et deux cent mille francs au 23 ème de ligne. Vive l'Empereur quand même ! Fougas"
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Il n’est pas commun, tant s’en faut, et pourtant il ne ressort pas du commun
Aucune fille à marier ne le refuserait pour son physique, mais je serai bien étonné si l’on se jette à l’eau pour lui. Il prendra du ventre à l’âge de quarante ans.
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Le climat de Nice lui aurait fait grand bien. Don Diego avait déjà loué, sur la Promenade des Anglais, une jolie villa peinte en rose, avec un jardin d’orangers en plein rapport. Mais elle s’ennuya de voir défiler au long du jour toute une population de poitrinaires. Les condamnés qu’on exile à Nice se font peur les uns aux autres, et chacun d’eux lit sa destinée dans la pâleur de son voisin. « Allons à Florence », dit-elle. Don Diego fit atteler pour Florence. (P.57)
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Maître Alfred L’Ambert, avant le coup fatal qui le contraignit à changer de nez, était assurément le plus brillant notaire de France. En ce temps-là, il avait trente-deux ans ; sa taille était noble, ses yeux grands et bien fendus ; son front olympien, sa barbe et ses cheveux du blond le plus aimable. Son nez (premier du nom) se recourbait en bec d’aigle. Me croira qui voudra, mais la cravate blanche lui allait dans la perfection. Est-ce parce qu’il la portait depuis l’âge le plus tendre, ou parce qu’il se fournissait chez la bonne faiseuse ? Je suppose que c’était pour ces deux raisons à la fois.
Autre chose est de se nouer autour du cou un mouchoir de poche roulé en corde ; autre chose de former avec art un beau nœud de batiste blanche dont les deux bouts égaux, empesés sans excès, se dirigent symétriquement vers la droite et la gauche. Une cravate blanche bien choisie et bien nouée n’est pas un ornement sans grâce ; toutes les dames vous le diront. Mais il ne suffit point de la mettre ; il faut encore la bien porter : c’est une affaire d’expérience. Pourquoi les ouvriers paraissent-ils si gauches et si empruntés le jour de leurs noces ? Parce qu’ils se sont affublés d’une cravate blanche sans aucune étude préparatoire.
On s’accoutume en un rien de temps à porter les coiffures les plus exorbitantes ; une couronne, par exemple. Le soldat Bonaparte en ramassa une que le roi de France avait laissé tomber sur la place Louis XV. Il s’en coiffa lui-même, sans avoir pris leçon de personne, et l’Europe déclara qu’un tel bonnet ne lui allait pas mal. Bientôt même il mit la couronne à la mode dans le cercle de sa famille et de ses amis intimes. Tout le monde autour de lui la portait ou la voulait porter. Mais cet homme extraordinaire ne fut jamais qu’un porte-cravate assez médiocre. M. le vicomte de C***, auteur de plusieurs poèmes en prose, avait étudié la diplomatie, ou l’art de se cravater avec fruit.
Il assista, en 1815, à la revue de notre dernière armée, quelques jours avant la campagne de Waterloo. Savez-vous ce qui frappa son esprit dans cette fête héroïque où éclatait l’enthousiasme désespéré d’un grand peuple ? C’est que la cravate de Bonaparte n’allait pas bien.
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Mais des raisons de haute convenance me défendent de préciser l’année exacte où cet officier ministériel échangea son nez aquilin contre un nez droit. C’est pourquoi j’ai dit vaguement en ce temps-là, comme les fabulistes. Contentez-vous de savoir que l’action se place, dans les annales du monde, entre l’incendie de Troie par les Grecs et l’incendie du palais d’Été à Pékin par l’armée anglaise, deux mémorables étapes de la civilisation européenne.
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Mais le terrible Ayvaz, aux premiers mots de conciliation que ses amis lui firent entendre, se mit dans une colère turque.
- Suis-je un fou ? s'écria-t-il en brandissant le chibouk de jasmin qui lui avait tenu compagnie. Prétend-on me persuader que c'est moi qui ai donné un coup de nez dans le poing de M. L'Ambert ? Il m'a frappé, et la preuve, c'est qu'il offre de me faire des excuses. Mais qu'est-ce que les paroles, quand il y a du sang répandu ? Puis-je oublier que Victoria et sa mère ont été témoins de ma honte ?... Ô mes amis, il ne me reste plus qu'à mourir si je ne coupe aujourd'hui le nez de l'offenseur !
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Depuis deux siècles et plus, tous les aînés de la famille avaient porté la cravate blanche aussi naturellement que les corbeaux portent la plume noire, les ivrognes le nez rouge, ou les poètes l'habit râpé. Légitime héritier d'un nom et d'une fortune considérable, le jeune Alfred avait sucé les bons principes avec le lait. Il méprisait dûment toutes les nouveautés politiques qui se sont introduites en France depuis la catastrophe de 1789. A ses yeux, la nation française se composait de trois classes : le clergé, la noblesse et le tiers était. Opinion respectable et partagée encore aujourd'hui par un petit nombre de sénateurs. Il se rangeait modestement parmi les premiers du tiers état, non sans quelques prétentions secrètes à la noblesse de robe. Il tenait en profond mépris le gros de la nation française, ce ramassis de paysans et de manœuvres qu'on appelle le peuple, ou la vile multitude. il les approchait le moins possible, par égard pour son aimable personne, qu'il aimait et soignait passionnément. Svelte, sain et vigoureux comme un brochet de rivière, il était convaincu que ces gens-là sont du fretin de poisson blanc, créé tout exprès par la Providence pour nourrir MM. les brochets.
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Faire le bien sans s’incommoder, c’est encore de l’égoïsme.
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— Quoi ! s’écria la jeune fille, on peut décider si un homme est mort ou vivant, sur échantillon ?

— Il ne faut rien de plus au docteur Nibor. Oubliez donc vos préoccupations pendant une huitaine de jours. Dès que la réponse arrivera, je vous la donnerai à lire. J’ai stimulé la curiosité du grand savant : il ne sait absolument rien sur le fragment que je lui envoie. Mais si, par impossible, il nous disait que ce bout d’oreille appartient à un être sain, je le prierais de venir à Fontainebleau et de nous aider à lui rendre la vie. »
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La minute qui suivie lui parut d'une longueur extraordinaire. Non ! jamais dans ses voyages, il n'avait rencontré une minute aussi longue que celle-là. Mais enfin Clémentine parut, précédée de la digne Melle Virginie Sambucco, sa tante. Et les mandarins qui souriaient sur l'étagère entendirent le bruit de trois baisers.
Pourquoi trois ? Le lecteur superficiel, qui prétend deviner les choses avant qu'elles soient écrites, a déjà trouvé une explication vraisemblable. "Assurément, dit-il, Léon était trop respectueux pour embrasser plus d'une fois la digne Melle Sambucco, mais lorsqu'il se vit en présence de la Clémentine, qui devait être sa femme, il doubla la dose et fit bien." Voilà, monsieur, ce qui j'appelle un jugement téméraire. Le premier baiser tomba de la bouche de Léon sur la joue de Melle Sambucco ; le second fut appliqué par les lèvres de Melle Sambucco sur la joue gauche de Léon ; le troisième fut un véritable accident qui plongea deux jeunes cœurs dans une consternation profonde.
Léon, qui était très amoureux de sa future, se précipita vers elle en aveugle, incertain s'il baiserait la joue droite ou la gauche, mais décidé à ne pas retarder plus longtemps un plaisir qu'il se promettait depuis le printemps de 1856. Clémentine ne songeait pas à se défendre, mais bien à appliquer ses belles lèvres rouges sur la joue droite de Léon, ou sur la gauche indifféremment. La précipitation des deux jeunes gens fut cause que ni les joues de Clémentine ni celles de Léon ne reçurent l'offrande qui leur était destinée. Et les mandarins de l'étagère qui comptaient bien entendre deux baisers, n'en entendirent qu'un seul. Et Léon fut interdit, Clémentine rougit jusqu'aux oreilles, et les deux fiancés reculèrent d'un pas en regardant les rosaces du tapis, qui demeurèrent éternellement gravées dans leur mémoire.
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