Loin de se laisser enivrer par les délices, d’abdiquer le gouvernement d’eux-mêmes entre les mains de la Fortune et de devenir les jouets des passions et de l’erreur, ils savaient comprendre que tous les autres biens s’accroissent en harmonie avec la vertu et que, au contraire, quand on les recherche avec trop de zèle et d’ardeur, ils périssent, et la vertu avec eux. Aussi longtemps que les habitants de l’Atlantide raisonnèrent ainsi et conservèrent la nature divine dont ils participaient, tout leur réussit à souhait, comme nous l’avons déjà dit. Mais quand l’essence divine, par un continuel mélange avec la nature mortelle,se fut de plus en plus amoindrie, quand l’humanité l’emporta, alors, impuissants à supporter la prospérité présente, ils dégénérèrent.