L’œil dérobé
à Jean-Jacques Lebel,
nilotique
Extrait 7
Le vent jaune a feulé sur les sables, le feu chavire :
« Ton âme
« devient soleil !... » Le feu
chavire aux roseaux profanés. Un homme avoue
pousser en nuit, corps après corps, sur cette mangle où il écrit,
jusqu’à l’écart du cœur, comme une guêpe terrassée,
quand la fleur rouge éclôt derrière la fatigue,
- les herbes trébuchent dans cet éclat.
Il dit être hélé de ces inconduites d’arbres
semés - nus – dans l’avancée de sables,
leurs voix épellent en soufrées : « Je tisse
« la vérité à ta lumière de soleil… » L’arbre offensé
lors avoue des marais, tant d’îles qui font brame, une
branche
qui s’évente en feux déments et qui tremble.
Ô pour cette fois l’œil a raisonné son espace
le corps de terre en fièvre a roué sa cadence, il a hélé ses mains
en l’unité blessée, il échevelle toute étoile il a pris faille pour pensée
donne volcan pour fleur et fumaison d’épines pour sentier…