L’œil dérobé
à Jean-Jacques Lebel,
nilotique
Extrait 11
À flanc de l’écluse qui brûle, une inspirée a dévoué plus que ses
linges et ses voiles : Laoka ô Laoka ! Elle fait offrande au fleuve
d’un peu d’eau, puis lève à large vent son cœur en ablution,
l’ombre des roseaux alentour éclabousse,
sur la crête d’un âne, quand oblongue, s’est offusqué !
Alors le conteur guette en son serment, jurant Isis qu’il redevient
son Ichneumon !...
La proue de son cri lève sur la boue un lot de cimes violettes,
son destin, qui soudain s’entête au bord d’un nuage, seul …
Ils ont loué l’eau débordée de sang
battent maison sur toute case
ils crient – c’est l’arrimage – une aigle d’eau qui en haut vent
si longtemps déraisonne
ils serrent aux cantines ce lot de fleuves :
les paroles d’au-loin qui sur leurs mains suintent - sur le limon
du quai…
Dans l’obscur qui feint les mots courent envers
l’œil du dieu retrouvé au style gris des hypogées